Programme

Pour que vive la France

Sommaire

1 – Le projet : Un III° Millénaire pour la France et l’Europe

Alors que s’ouvre le troisième millénaire, la France et l’Europe se trouvent à la croisée des chemins. Dans un monde en plein bouleversement, l’histoire hésite quant au sort de notre nation et de notre civilisation. Et, comme fasciné par le gouffre qui s’ouvre devant lui, notre pays semble perdre sa raison et sa lucidité. Nos compatriotes paraissent frappés de stupeur, les élites subjuguées par ce qui survient et nos institutions neutralisées par le cours des choses.

Pourtant, aujourd’hui comme hier, l’avenir n’est écrit nulle part et l’histoire s’affirme toujours comme le fruit de la volonté des hommes. Aussi le Mouvement national républicain a‑t-il comme projet de conjurer ce que d’aucuns prennent pour la fatalité et de rendre un avenir à notre peuple. Il veut lui ouvrir les yeux sur la réalité de la décadence et l’engager sur la voie du renouveau. Un renouveau adapté au XXIe siècle et conforme à son génie propre.

Les fruits amers du XXe siècle

Le siè­cle écoulé nous lègue en effet un monde con­trasté où deux réal­ités antag­o­nistes con­juguent leurs effets, l’une pour amol­lir et assoupir les Français, l’autre pour dis­soudre leur iden­tité et les détru­ire. Une sit­u­a­tion qui a pris corps dans les décen­nies passées et qui pro­jette sur les années à venir l’om­bre de dan­gereuses menaces.

Le xxe siè­cle avait pour­tant com­mencé sous les meilleurs aus­pices pour notre pays et notre con­ti­nent. Après une longue péri­ode d’ex­pan­sion et de décou­verte, l’Eu­rope exerçait sur le monde une prépondérance sans partage. Sa civil­i­sa­tion ray­on­nait dans tous les domaines et sur toutes les ter­res. Tout au long du siè­cle, le monde occi­den­tal a d’ailleurs con­nu un pro­grès matériel sans précé­dent. Le développe­ment de la sci­ence et de la tech­nique a offert aux Européens une puis­sance et une richesse qu’ils n’avaient jamais con­nues jusque-là. Grâce aux avancées de la médecine et à la crois­sance économique, l’ou­vri­er français d’au­jour­d’hui con­naît une vie plus longue et plus facile que jamais. Et, pen­dant les cinquante dernières années, la France et l’Eu­rope occi­den­tale ont pu vivre dans un grand con­fort nour­ri par la prospérité économique, la paix inter­na­tionale et la sta­bil­ité politique.

Pour­tant, le xxe siè­cle est passé et il n’a pas tenu ses promess­es d’un monde meilleur. L’an 2000, que red­outaient cer­tains mais qui fai­sait rêver tant d’autres, est venu et il n’a répon­du à aucune espérance. Pour la France, pour l’Eu­rope, le siè­cle qui s’ou­vre appa­raît lourd d’in­cer­ti­tudes et de dan­gers. Aujour­d’hui, en effet, la réal­ité doucereuse et lénifi­ante du monde de l’abon­dance et du con­fort com­mence à céder la place à une autre réal­ité. Une réal­ité jusqu’à présent sous-jacente, mais dont les ter­ri­bles impérat­ifs s’im­posent peu à peu à nos com­pa­tri­otes et font tomber leurs illu­sions quant à l’avenir qu’on leur prépare.

Car la France sem­ble en proie à un proces­sus de dilu­tion qui détru­it peu à peu ses valeurs, ses insti­tu­tions et son peu­ple lui-même. Ain­si, notre pays vieil­lit de plus en plus et ne renou­velle plus ses généra­tions alors qu’une immi­gra­tion de peu­ple­ment imprime chaque jour un peu plus sa mar­que sur notre sol. Un état de guerre eth­nique larvée gagne des por­tions crois­santes de notre ter­ri­toire. L’is­lam s’im­pose déjà comme la deux­ième reli­gion dans notre pays et cherche à faire pré­val­oir ses mœurs et ses cou­tumes.
L’or­dre et la loi recu­lent tan­dis que la vio­lence s’in­stalle dans nos cités. La peur s’insin­ue dans les villes et les cam­pagnes à mesure que la délin­quance impunie se fait plus arro­gante. Le tis­su social se délite. Les égoïsmes don­nent libre cours à leurs appétits, encour­agés par la dom­i­na­tion sans partage des intérêts mer­can­tiles et le matraquage cynique d’une pub­lic­ité toute-puis­sante. Et cela, au mépris de la mis­ère et de la pau­vreté qui revi­en­nent en force, frap­pant de plein fou­et les plus faibles de nos com­pa­tri­otes. Hier encore pays de haute cul­ture, la France se laisse peu à peu sub­juguer par une sous-cul­ture cos­mopo­lite et mal­saine qui soumet son peu­ple et sa jeunesse à un abrutisse­ment médi­a­tique sans précé­dent. Pro­gres­sive­ment, c’est le lax­isme qui tient lieu de règle en matière de mœurs, tan­dis que la cor­rup­tion des puis­sants vient saper sys­té­ma­tique­ment la morale civique. Quant à la bureau­cratie, qu’elle soit éta­tique, brux­el­loise ou locale, elle est dev­enue omniprésente et paralysante. Sécré­tant une régle­men­ta­tion aus­si pro­lifique que con­traig­nante, engen­drant des tax­es, des charges et des impôts tou­jours plus lourds, elle étouffe les ini­tia­tives, bride les éner­gies et stérilise la créa­tion et l’entreprise.

Les insti­tu­tions elles-mêmes se trou­vent sub­ver­ties les unes après les autres. La citoyen­neté, pour­tant fonde­ment de la cité et de la république depuis la plus haute antiq­ui­té européenne, se vide jour après jour de sa sub­stance. On abolit peu à peu toute dis­tinc­tion entre citoyens et rési­dents, au point d’in­stau­r­er une véri­ta­ble pri­or­ité en faveur des étrangers aux dépens des Français de souche. La préférence nationale devient une dis­crim­i­na­tion et même un délit qui prive de leur sens les notions pour­tant essen­tielles de com­mu­nauté et de fra­ter­nité nationale.

L’é­cole, qui de tout temps assur­ait la trans­mis­sion du savoir et de notre héritage de civil­i­sa­tion, a aban­don­né cette mis­sion essen­tielle pour se trans­former en une cham­bre de réso­nance de la société et de toutes ses déviances, au point que la délin­quance, la drogue et la vio­lence s’y dévelop­pent tous les jours. L’ar­mée, qui incar­nait la volon­té de notre peu­ple de dur­er et de sur­vivre et main­te­nait vivantes les valeurs patri­o­tiques, a été coupée de la nation pour se trou­ver pro­gres­sive­ment déman­telée.
La démoc­ra­tie, que le régime bran­dit à tout pro­pos con­tre ses adver­saires, devient une coquille vide, réduisant ain­si les lib­ertés con­crètes des Français. La lib­erté d’ex­pres­sion et la lib­erté de recherche sont mis­es en tutelle au nom d’un antiracisme truqué qui vise à cul­pa­bilis­er nos com­pa­tri­otes. La pré­ten­due lib­erté de l’in­for­ma­tion n’empêche ni la cen­sure, ni les manip­u­la­tions, ni l’es­pi­onnage, ni les procès en sor­cel­lerie. Au nom de la mix­ité sociale, ali­bi du mélange eth­nique, on va même jusqu’à retir­er à nos com­pa­tri­otes la lib­erté de choisir leur voisinage.

Cette logique total­i­taire se trou­ve de sur­croît con­sid­érable­ment ampli­fiée par l’Eu­rope de Brux­elles qui se com­porte comme une oli­garchie aux pou­voirs de plus en plus éten­dus. Pour la pre­mière fois dans notre his­toire en temps de paix, la France a dû renon­cer à sa sou­veraineté, à son droit qu’on croy­ait pour­tant inal­ién­able de frap­per sa mon­naie, de con­duire sa poli­tique budgé­taire, de garder ses fron­tières, de décider qui peut pénétr­er sur son sol. Pour la pre­mière fois, plus de la moitié des règles qui gou­ver­nent la vie des Français n’ont pas été édic­tées par des élus ou des dirigeants français, mais sont imposées depuis l’é­tranger par des instances étrangères.

Au seuil du XXIe siè­cle, les fac­teurs de décom­po­si­tion de notre société se sont telle­ment mul­ti­pliés qu’ils affectent main­tenant la vie quo­ti­di­enne et le sort de beau­coup de nos com­pa­tri­otes. Pour­tant, les respon­s­ables du régime ne s’in­quiè­tent pas de ces phénomènes dans lesquels ils ne sem­blent voir que les effets inévita­bles des muta­tions néces­saires à notre entrée dans le monde de demain. Monde qu’ils décrivent tous par un maître mot : mondialisation !

Les nuages noirs du XXIe siècle

Sans faire la dis­tinc­tion entre les fac­teurs objec­tifs de la mon­di­al­i­sa­tion, que sont par exem­ple les nou­veaux moyens de télé­com­mu­ni­ca­tion, et l’ob­ses­sion idéologique qui con­duit à juger tout ce qui en résulte comme sys­té­ma­tique­ment béné­fique, les ten­ants du régime trans­for­ment des mécan­ismes pure­ment tech­niques de rétré­cisse­ment de la planète en une doc­trine poli­tique de pro­mo­tion du cosmopolitisme.

Con­fon­dant ain­si mon­di­al­i­sa­tion et mon­di­al­isme, ils en vien­nent à voir dans les évo­lu­tions actuelles un proces­sus irréversible d’u­ni­fi­ca­tion de la planète. Les économies, les nations, les civil­i­sa­tions, les cul­tures, les races, voire les reli­gions, seraient amenées à se fon­dre en une entité unique, à se mélanger en un immense melt­ing-pot plané­taire. Et cha­cun de se féliciter des mécan­ismes uni­fi­ca­teurs mis en place par les nou­velles tech­niques de com­mu­ni­ca­tion et d’ap­plaudir aux nou­velles règles de décloi­son­nement des économies. Et tous, faiseurs d’opin­ion, princes de la finance et respon­s­ables poli­tiques, d’en deman­der tou­jours plus pour accélér­er ce proces­sus et pour y adapter, au besoin con­tre leur volon­té, les peu­ples et les nations. Dérégu­la­tions, sup­pres­sion des fron­tières, destruc­tion des obsta­cles aux échanges, mise en cause des sou­verainetés pop­u­laires, con­tourne­ment des lois éta­tiques, fusion inter­na­tionale des entre­pris­es, tout, et n’im­porte quoi, doit être entre­pris pour assur­er la dom­i­na­tion de leur nou­velle idole, la mon­di­al­i­sa­tion. Les nations doivent céder la place au nou­v­el ordre mon­di­al, les économies nationales se fon­dre dans le grand marché plané­taire, les États se soumet­tre aux organ­ismes inter­na­tionaux, à l’Onu, à l’Otan, à l’OMC. Et mal­heur à ceux qui refusent. Ils seront brisés comme l’ont été l’I­rak et la Serbie.

Aux yeux des dirigeants des nations européennes, la glob­al­i­sa­tion con­stitue en effet un impératif auquel il faut se soumet­tre les yeux fer­més, sans se souci­er des con­séquences sou­vent dra­ma­tiques qui en résul­tent pour les peu­ples.
L’im­mi­gra­tion devient ain­si un phénomène nor­mal, présen­té même comme béné­fique puisqu’il per­me­t­trait de com­penser la chute de la démo­gra­phie française et européenne. Ain­si l’Onu pré­conise-t-elle, dans un rap­port pub­lié en 1999, l’ar­rivée en Europe de 159 mil­lions d’im­mi­grés sup­plé­men­taires d’i­ci à 2025, dont 23 mil­lions pour la France. Pro­jet qui chang­erait pour­tant rad­i­cale­ment la nature de la pop­u­la­tion européenne, laque­lle compte aujour­d’hui 400 mil­lions d’habi­tants. « Un change­ment géopoli­tique majeur », recon­naît l’Onu sans vrai­ment s’en inquiéter. Sur le plan religieux, la mon­tée en puis­sance de l’is­lam sur le con­ti­nent européen et la prochaine entrée de la Turquie dans l’Eu­rope cor­re­spon­dent à cette même volon­té mon­di­al­isatrice visant, selon la for­mule d’un min­istre français, à faire en sorte que « l’Eu­rope ne reste pas un club chrétien ».

Dans ce proces­sus de mélange plané­taire, c’est encore l’Eu­rope de Brux­elles qui joue le rôle d’ac­céléra­teur. En cher­chant à éten­dre tou­jours plus le nom­bre de ses mem­bres, elle se trans­forme pro­gres­sive­ment en une nou­velle Babel qui détru­it les entités nationales, dépos­sède les peu­ples de leur sou­veraineté, déman­tèle les États sans même défendre l’i­den­tité et les intérêts du vieux con­ti­nent. Bien au con­traire, l’Eu­rope de Brux­elles se soumet aux États-Unis d’Amérique qui s’af­fir­ment de plus en plus comme l’in­spi­ra­teur et le garant de ce nou­v­el ordre mon­di­al. Devenus depuis la dis­pari­tion de l’U­nion sovié­tique la seule super­puis­sance plané­taire, ceux-ci ten­tent d’im­pos­er partout dans le monde leur mod­èle cos­mopo­lite et marc­hand, celui qui fonde leur pro­pre société. Bien qu’ils con­nais­sent chez eux de graves échecs, les Améri­cains agis­sent partout avec déter­mi­na­tion pour faire pré­val­oir leur vision du monde et se com­por­tent ouverte­ment comme le bras séculi­er de la mondialisation.

C’est dans le domaine économique que ce proces­sus prend actuelle­ment la plus grande ampleur. Facil­ité par l’es­sor spec­tac­u­laire des moyens de trans­port et de télé­com­mu­ni­ca­tion ain­si que par les dérégu­la­tions général­isées, le com­merce mon­di­al se développe à un rythme accéléré tout comme les regroupe­ments d’en­tre­pris­es et les délo­cal­i­sa­tions. Se crée ain­si dans chaque secteur l’ébauche de quelques grands groupes qui placeront le monde sous la coupe d’oligopôles transna­tionaux. Déjà, il n’ex­iste plus que deux con­struc­teurs d’avions, Air­bus et Boe­ing, et les entre­pris­es, à mesure qu’elles se mon­di­alisent, se regroupent pro­gres­sive­ment, de telle sorte que leur nom­bre dimin­ue dans le secteur de l’au­to­mo­bile, des trans­ports aériens, des télé­com­mu­ni­ca­tions et de l’élec­tron­ique. Par le jeu de ce mon­strueux Monop­oly, l’é­conomie mon­di­ale tend à se struc­tur­er autour d’en­tités finan­cières inter­na­tionales échap­pant au con­trôle des États, étrangères aux préoc­cu­pa­tions humaines, nationales et sociales, et mues seule­ment par les lois implaca­bles de l’argent.

Telles sont les per­spec­tives d’avenir que nous présen­tent les ten­ants de l’étab­lisse­ment à l’aube du XXIe siè­cle. La marée migra­toire, la glob­al­i­sa­tion de l’é­conomie, l’é­touf­fe­ment bureau­cra­tique et fis­cal, l’eu­rofédéral­isme brux­el­lois et le nou­v­el ordre mon­di­al améri­cain, autant de phénomènes qui accentuent la dérive total­i­taire et l’im­péri­um des valeurs marchan­des, autant de mécan­ismes qui con­courent à la mon­di­al­i­sa­tion et ne peu­vent donc qu’en­traîn­er la destruc­tion de notre nation et de notre civilisation.

Le souffle de notre peuple

Au Mou­ve­ment nation­al répub­li­cain, nous voulons au con­traire la survie de la France et de l’Eu­rope. Nous voulons défendre notre peu­ple et sa civil­i­sa­tion, nous voulons rester ce que nous sommes, nous voulons un avenir dans la fidél­ité à nos valeurs et à notre iden­tité. Le MNR s’op­pose donc glob­ale­ment au pro­jet de l’étab­lisse­ment. Et l’an­tag­o­nisme qui en résulte cor­re­spond claire­ment à l’en­jeu majeur du siè­cle qui vient. D’un côté les ten­ants du mon­di­al­isme, de l’autre les pro­mo­teurs de nos iden­tités. D’un côté les zéla­teurs du total­i­tarisme poli­tique­ment cor­rect, de l’autre les défenseurs de nos lib­ertés et de nos valeurs de civil­i­sa­tion. Dans cette grande bataille qui s’en­gage, nous avons choisi notre camp. Et notre ambi­tion est sim­ple : rassem­bler tous les Français attachés à leur nation et à leur civil­i­sa­tion pour faire obsta­cle aux entre­pris­es néfastes du mon­di­al­isme, du total­i­tarisme et du matérialisme.

Nous affir­mons sans ambages notre attache­ment à notre peu­ple et notre amour de la France. Pour nous, elle représente un tré­sor vivant. Sans elle, quelque chose d’essen­tiel man­querait au monde. Cer­tains pré­ten­dent l’am­put­er, la faire naître en 1789 ou mourir en 1940. Nous, nous en recueil­lons tout l’héritage, son his­toire et sa foi, ses penseurs, ses chefs et ses ingénieurs, ses rois et ses généraux, ses arts et sa sci­ence, ses vins et sa cui­sine. Du plus pro­fond de son inépuis­able richesse intel­lectuelle, affec­tive et morale, la France nous par­le par ses voix intérieures depuis des mil­lé­naires. Mémoire et source de vie, elle est le résul­tat d’une longue his­toire d’amour entre un peu­ple et une terre. Non sans mal, dans le sang, la sueur et les larmes, mais aus­si par le cœur et par le génie, le peu­ple a fécondé la terre et la terre a façon­né le peu­ple. De cette nation, « faite de main d’homme » pour repren­dre la belle for­mule de Paul Valéry, est née une très haute civil­i­sa­tion qui s’est élevée au som­met des réal­i­sa­tions humaines et des con­quêtes de l’esprit.

Nous revendiquons le droit de préfér­er ce pays-là, ce grand pays qui est le nôtre. Nous osons préfér­er sans com­plexe notre civil­i­sa­tion, notre his­toire et notre nation. Nous préférons la France non seule­ment parce qu’elle est nôtre, mais parce qu’avec Saint Louis, Pas­cal, Molière, c’est une manière très mesurée, très humaine d’aller haut, de penser clair, de con­cevoir le beau. Elle nous amène sans façon au-dessus de nous-mêmes, elle nous lie douce­ment à la terre et au ciel. Elle ajoute quelque chose à la vie et à la beauté du monde. Aus­si recon­nais­sons-nous un des­tin sin­guli­er à notre pays. Un des­tin qu’il nous faut assumer et qui nous porte à proclamer les droits impre­scriptibles de la France et des Français. Les droits des vivants, des morts et des généra­tions à venir, car notre pays n’ap­par­tient pas à la généra­tion présente, nous l’héri­tons de nos grands-par­ents et nous l’empruntons à nos petits-enfants.

Et, dans cette bataille que nous enga­geons con­tre les forces per­ni­cieuses du mon­di­al­isme, nous sommes portés par le souf­fle de notre peu­ple, un souf­fle qui nous dépasse et qui tran­scende notre com­bat. La France, nous le savons, a con­nu en maintes occa­sions dans son his­toire des péri­odes aus­si dif­fi­ciles que celle d’au­jour­d’hui et, à chaque fois, elle a su trou­ver en elle-même les ressources vitales pour se res­saisir et repren­dre sa marche en avant. Cette fois-ci encore, elle trou­vera la force de résis­ter à la destruc­tion, de s’op­pos­er à la dilu­tion et de se redress­er pour pour­suiv­re son chem­ine­ment dans l’his­toire. Aus­si sommes-nous bien plus forts qu’il n’y paraît puisque, pré­cisé­ment, nous sommes l’ex­pres­sion poli­tique de la volon­té de notre peu­ple de résis­ter et de sur­vivre. Nous sommes son bras séculi­er, l’in­stru­ment qu’il se donne pour affron­ter les forces du mon­di­al­isme, de l’é­tatisme et de la déca­dence. Aus­si enga­geons-nous le com­bat avec la cer­ti­tude de l’emporter face à un adver­saire certes con­sid­éré comme omnipo­tent, mais qui se révèle en réal­ité beau­coup plus frag­ile que les apparences ne le lais­seraient croire.

Tourner le dos aux erreurs du passé

Les phénomènes aux­quels nous assis­tons actuelle­ment ne sont pas en effet la man­i­fes­ta­tion d’un grand courant d’avenir qui prendrait sa source aujour­d’hui pour aller se ren­forçant dans les décen­nies à venir. Ils sont au con­traire l’aboutisse­ment exac­er­bé de mécan­ismes qui ont pris corps au XXe siè­cle et qui appar­ti­en­nent donc au passé. Ain­si, le proces­sus de décom­po­si­tion de la nation qui se déroule sous nos yeux, loin de répon­dre à on ne sait quelle néces­sité his­torique, résulte en réal­ité des erreurs idéologiques et poli­tiques com­mis­es tout au long du siè­cle écoulé. Car, au-delà des pro­grès matériels enreg­istrés durant cette péri­ode, le XXe siè­cle aura été au total par­ti­c­ulière­ment funeste pour l’Eu­rope et pour la France.

Il aura été le siè­cle du total­i­tarisme, celui au cours duquel les dan­gereuses utopies lib­er­ti­cides élaborées au siè­cle précé­dent, com­mu­nisme et nation­al-social­isme, se seront incar­nées poli­tique­ment. Si ce dernier a dis­paru, le marx­isme et l’é­gal­i­tarisme con­tin­u­ent d’ex­ercer leur dom­i­na­tion poli­tique et idéologique, en par­ti­c­uli­er dans notre pays. Et, si les méth­odes bru­tales et sanglantes des grands total­i­tarismes ont été aban­don­nées, c’est pour adopter les tech­niques plus sub­tiles et plus effi­caces du poli­tique­ment cor­rect. La pen­sée unique et le ter­ror­isme intel­lectuel pra­tiqués aujour­d’hui sem­blent en effet avoir asservi les esprits avec plus d’ef­fi­cac­ité que la ter­reur physique et s’af­fir­ment donc comme la ver­sion con­tem­po­raine des total­i­tarismes passés.

Le siè­cle écoulé aura vu égale­ment s’im­pos­er les intérêts marchands que sym­bol­isent le con­sumérisme et le règne de l’ar­gent. Il aura con­nu l’ef­face­ment des valeurs tra­di­tion­nelles et human­istes au prof­it de la dom­i­na­tion froide des impérat­ifs de la tech­nique et des exi­gences des marchés. Et cette très grave dérive du XXe siè­cle donne aujour­d’hui son plein effet avec l’oc­cul­ta­tion du poli­tique, l’af­faisse­ment des nations et la dis­pari­tion des valeurs. L’aube du nou­veau siè­cle est donc mar­quée par l’ex­ac­er­ba­tion du matéri­al­isme en ges­ta­tion depuis des années.

De même, l’u­topie cos­mopo­lite qui a par­cou­ru le siè­cle passé sous la forme de l’in­ter­na­tion­al­isme, du libre-échangisme et du mon­di­al­isme atteint main­tenant son point cul­mi­nant avec la frénésie mon­di­al­isatrice qui prend, à l’échelle de la planète, la dimen­sion d’une véri­ta­ble hys­térie col­lec­tive. Là encore, il ne s’ag­it pas d’un phénomène nou­veau, mais de l’aboutisse­ment explosif de ten­dances passées.

Enfin, le XXe siè­cle aura été en France l’oc­ca­sion d’une mon­tée en puis­sance du social­isme, de la social-démoc­ra­tie et donc de l’é­tatisme et du fis­cal­isme, aboutis­sant aujour­d’hui à une lég­is­la­tion ten­tac­u­laire et asphyxi­ante, en même temps qu’à des taux de prélève­ments oblig­a­toires jamais atteints dans notre histoire.

Para­doxale­ment, l’aube du troisième mil­lé­naire ne mar­que donc pas le début d’une ère nou­velle mais plutôt la fin d’une péri­ode écoulée. Les crises qui s’an­non­cent pren­nent racine dans les erreurs du XXe siè­cle et les mécan­ismes que nous com­bat­tons ne sont donc pas por­teurs d’avenir puisqu’ils résul­tent du passé.

Rompre avec un système illégitime

Cela est d’ailleurs si vrai que les zéla­teurs de ces utopies funestes sont eux-mêmes des hommes du passé. En France, l’étab­lisse­ment qui gou­verne notre pays depuis cinquante ans est en effet directe­ment issu de l’après-guerre, qu’il s’agisse de la gauche socia­lo-com­mu­niste ou de la droite gaulliste et cen­triste. C’est la guerre qui a fondé leur pou­voir et leur légitim­ité et ce n’est pas un hasard s’ils se réfèrent autant à cette péri­ode de notre his­toire.
Aujour­d’hui, cepen­dant, les uns comme les autres ont trahi leurs idéaux d’o­rig­ine. Les néo-gaullistes ont renon­cé à défendre la sou­veraineté et l’indépen­dance de la France, ils ont accep­té la dom­i­na­tion améri­caine et l’eu­rofédéral­isme brux­el­lois. Avec la cohab­i­ta­tion, ils ont renié l’e­sprit de la Ve République pour se vautr­er dans le régime des par­tis et des com­bi­naisons politi­ci­ennes. Quant aux socia­lo-com­mu­nistes, ils ont, eux aus­si, tourné le dos à leurs pro­pres con­vic­tions en se ral­liant aux puis­sances d’ar­gent. Les com­mu­nistes ne se définis­sent plus comme les adver­saires du marché et les social­istes jouent pleine­ment le jeu de l’ul­tra­l­ibéral­isme inter­na­tion­al, accep­tant sans état d’âme le mon­di­al­isme économique qui donne tous les pou­voirs au grand cap­i­tal­isme international.

Aus­si les par­tis de l’étab­lisse­ment ont-ils per­du toute légitim­ité. En trahissant leurs anciens idéaux, ils ont renon­cé à peser sur la réal­ité et se con­tentent désor­mais de vouloir ce qui survient et d’ap­prou­ver ce qui arrive. Ain­si affir­ment-ils que « les immi­grés ne repar­tiront plus », que « la France est mul­ti­con­fes­sion­nelle », que « le mon­di­al­isme est une chance pour notre pays », que « l’Eu­rope de Brux­elles est irréversible » et que, de toute façon, « il n’y a qu’une seule poli­tique pos­si­ble ». Com­ment s’é­ton­ner dès lors que gou­verne­ments et majorités changent sans que rien ne change ? Et com­ment ne pas com­pren­dre que les Français n’aient plus con­fi­ance dans cette classe poli­tique unique­ment préoc­cupée par la con­ser­va­tion de ses priv­ilèges et qui, dev­enue inca­pable de servir, ne songe désor­mais qu’à se servir ?

Ain­si la fausse droite et la gauche se trou­vent-elles en sit­u­a­tion de com­plic­ité his­torique pour se partager le pou­voir et empêch­er par tous les moyens, y com­pris les plus odieux, l’émer­gence d’une nou­velle force poli­tique. Un souci qui va d’ailleurs si loin que, pour se main­tenir au pou­voir, les politi­ciens ont engagé une véri­ta­ble guerre froide con­tre le peu­ple. C’est ain­si qu’ils cherchent à neu­tralis­er son esprit cri­tique, à blo­quer ses capac­ités de réac­tion et à le dépos­séder pro­gres­sive­ment de ses prérogatives.

Et, dans ce com­bat, tout est bon : les lois lib­er­ti­cides qui inter­dis­ent les opin­ions non con­formes, les com­mis­sions ou les juges qui se sub­stituent aux instances représen­ta­tives, les médias qui asservis­sent les esprits au poli­tique­ment cor­rect, l’é­cole qui enseigne la pen­sée unique, l’Eu­rope oli­garchique qui bafoue la sou­veraineté du peuple.

Ce régime frap­pé d’im­puis­sance, désor­mais con­scient de la fragilité de son assise démoc­ra­tique et par con­séquent de la faib­lesse de sa légitim­ité, cherche à ren­forcer cette dernière en faisant revivre arti­fi­cielle­ment les événe­ments qui ont fondé autre­fois son pou­voir. La deux­ième guerre mon­di­ale est donc sans cesse brandie comme une incan­ta­tion pour ten­ter à la fois de régénér­er le sys­tème et de dia­bolis­er ses adver­saires. Faute de légitim­ité réelle, le régime essaye de se rac­crocher à une légitim­ité virtuelle, celle qu’il con­stru­it arti­fi­cielle­ment en invo­quant la Résis­tance et la lutte antifas­ciste. Aus­si sort-il de la réal­ité d’au­jour­d’hui et de demain pour chercher refuge dans le passé en s’ef­forçant de pla­quer sur le monde actuel des sché­mas qui datent d’il y a plus de cinquante ans. En ce sens, les respon­s­ables de l’étab­lisse­ment appar­ti­en­nent claire­ment au passé. Loin d’être ancrés dans le XXIe siè­cle, ils s’af­fir­ment comme des hommes du XXe siè­cle main­tenant révolu.

Face aux entre­pris­es délétères qui men­a­cent notre nation et notre civil­i­sa­tion, les dirigeants du sys­tème se com­por­tent comme ces déser­teurs qui, en plein com­bat, aban­don­nent leur poste. Et, dans la déca­dence qui frappe la France et l’Eu­rope, la trahi­son sans précé­dent des élites poli­tiques, mais aus­si intel­lectuelles, artis­tiques, sci­en­tifiques et morales, de notre pays aura joué un rôle éminem­ment funeste. Car, à aucune autre péri­ode de notre his­toire, on ne les a vues aus­si soumis­es, aus­si mou­ton­nières, aus­si una­n­imistes et aus­si irre­spon­s­ables qu’au­jour­d’hui.
Sur toutes les grandes ques­tions, qu’il s’agisse par exem­ple de l’im­mi­gra­tion, de l’Eu­rope brux­el­loise, de la mon­di­al­i­sa­tion, de la guerre au Koso­vo ou en Irak, de l’avenir de la nation, c’est le même dis­cours qui revient sur toutes les lèvres. Chez les poli­tiques du régime, mais aus­si chez les jour­nal­istes, chez les intel­lectuels ou chez les artistes. Le même dis­cours lar­moy­ant, moral­isa­teur et mon­di­al­isant, comme si tous, par lâcheté ou par bêtise, com­mu­ni­aient dans la même pen­sée. Cepen­dant, par delà l’ef­fet de pro­pa­gande qu’il pro­duit, cet una­n­imisme bêlant traduit surtout une ter­ri­ble faib­lesse de la pen­sée unique. Car, si elle est unique, c’est pré­cisé­ment parce qu’elle n’est pas une pen­sée, mais une sim­ple log­or­rhée dic­tée par un ter­ror­isme intel­lectuel aus­si stu­pide et aveu­gle que celui pra­tiqué par les dic­tatures du XXe siècle.

Le retour des identités

Aus­si les forces de décom­po­si­tion nationale se révè­lent en réal­ité beau­coup moins puis­santes et irré­sistibles qu’on ne veut le faire croire au peu­ple français car elles résul­tent des erreurs du siè­cle précé­dent, ne sont pro­mues que par des hommes du passé et ne sont soutenues par aucune pen­sée cohérente.

En effet, le melt­ing-pot plané­taire qu’on invoque à tout bout de champ n’est pas général­isé. Le mécan­isme de mon­di­al­i­sa­tion accélérée touche prin­ci­pale­ment l’Eu­rope et l’Oc­ci­dent et fort peu les autres régions du monde. Ain­si, par exem­ple, les phénomènes de migra­tion ne con­cer­nent pas l’Afrique ni l’Asie. À l’év­i­dence, aucun courant migra­toire ne vient envahir la Chine, l’Inde ou le Nigéria. Cette mon­di­al­i­sa­tion, à laque­lle tout doit être sub­or­don­né et qui n’at­teint finale­ment que les peu­ples blancs et les nations occi­den­tales, con­stitue donc un marché de dupes pour les Européens. Pourquoi devri­ons-nous aban­don­ner notre iden­tité alors que, dans le reste du monde, cha­cun con­tin­uerait de défendre jalouse­ment sa cul­ture et son peuple ?

Ce grand courant de mon­di­al­i­sa­tion dont l’étab­lisse­ment et les médias font la pro­mo­tion représente donc en réal­ité un phénomène lim­ité. Lim­ité dans l’e­space mais aus­si dans le temps, car le monde ne s’a­chem­ine pas vers tou­jours plus de mélange et d’u­ni­fi­ca­tion. Au con­traire, on assiste un peu partout au réveil des aspi­ra­tions iden­ti­taires. N’ou­blions pas que c’est le sen­ti­ment nation­al qui joua le rôle de catal­y­seur dans la chute du com­mu­nisme en Europe de l’Est. Les grands ensem­bles qu’ont pu être, cha­cun à leur échelle, l’URSS, la Yougoslavie ou la Tché­coslo­vaquie ont volé en éclats sous la pres­sion de la volon­té iden­ti­taire des peu­ples. Le réveil de l’is­lam et la mon­tée de l’in­té­grisme musul­man vont dans le même sens et man­i­fes­tent le désir, par­fois exac­er­bé, des civil­i­sa­tions d’af­firmer leur pro­pres valeurs face au mon­di­al­isme. Quant à la Chine, elle cul­tive un sen­ti­ment nation­al très fort, tout comme l’Inde, le Pak­istan et la plu­part des pays du tiers monde.

En réal­ité, le monde de demain sera plus affir­mé dans sa diver­sité et dans la var­iété de ses iden­tités qu’il ne l’est aujour­d’hui. Tout comme le monde d’au­jour­d’hui est beau­coup moins uni­forme que celui du début du siè­cle quand l’Eu­rope dom­i­nait la planète et impo­sait à tra­vers les océans son mod­èle de civil­i­sa­tion. Le phénomène de l’af­fir­ma­tion des peu­ples et de leur iden­tité est donc une réal­ité d’avenir.

Le déclin des mondialistes

La force du régime et des mécan­ismes per­vers qu’il véhicule ne réside donc pas dans la réal­ité des faits mais dans une for­mi­da­ble mise en scène politi­co-intel­lectuelle qui vise à abuser les Français et les Européens. Ain­si existe-t-il un véri­ta­ble mon­tage des­tiné à ren­dre légitime la vision mon­di­al­iste du régime et à dis­créditer sys­té­ma­tique­ment tout attache­ment à notre nation et à notre civil­i­sa­tion. Et les mécan­ismes de la pen­sée unique sont à cet égard d’une sim­plic­ité tout à fait con­forme aux règles élé­men­taires de la pro­pa­gande. Ils tien­nent en deux pos­tu­lats : la nation c’est con­damnable, la mon­di­al­i­sa­tion c’est irréversible.

Ain­si les ten­ants du sys­tème pra­tiquent-ils un matraquage inces­sant con­tre l’idée même de nation. Tel général haut placé dans la hiérar­chie de l’Otan déclare obsolète l’É­tat-nation. Tel con­seiller diplo­ma­tique du prési­dent de la République explique que la nation ne peut être désor­mais que pluri-eth­nique et mul­ti-con­fes­sion­nelle. Quant à la prési­dence française de l’U­nion européenne, elle annonce que l’Eu­rope est doré­na­vant un lieu de métis­sage. Et les faiseurs d’opin­ion de proclamer par ailleurs à longueur de temps le car­ac­tère inéluctable et irréversible de la mon­di­al­i­sa­tion. En cher­chant ain­si à trans­former leurs choix idéologiques en vérités intan­gi­bles, les respon­s­ables de l’étab­lisse­ment ne se don­nent même pas la peine d’éviter les con­tra­dic­tions dans lesquelles ils se font enfer­mer par les événements.

Ain­si les mêmes inter­vien­dront poli­tique­ment ou mil­i­taire­ment pour assur­er l’indépen­dance de la Tchétchénie ou de la Bosnie, mais expli­queront qu’elle n’a plus de sens pour la France. Les mêmes inter­diront le droit de con­quête au Koweït mais l’ac­cepteront pour le Liban. Et, con­fron­té aux réal­ités, M. Kouch­n­er, tout en recon­nais­sant publique­ment que la société mul­ti-eth­nique est impos­si­ble au Koso­vo, con­tin­uera de la prôn­er pour la France.

Il est vrai que la manip­u­la­tion dont nous sommes vic­times ne s’ap­puie pas sur des réal­ités, mais sur des con­damna­tions morales pronon­cées au nom d’une pré­ten­due éthique qui entend aujour­d’hui régen­ter les choix poli­tiques de l’étab­lisse­ment. Ain­si la nation serait morale­ment con­damnable car source de dis­crim­i­na­tion, d’ex­clu­sion, voire de racisme et de guerre. Et la mon­di­al­i­sa­tion serait l’hori­zon indé­pass­able du bon­heur humain ou, à tout le moins, le bien vers lequel elle doit pro­gress­er. Plus générale­ment, tout ce qui implique le main­tien des com­mu­nautés est assim­ilé au mal en tant que forme d’ex­clu­sion. Et, inverse­ment, tout ce qui est mélange et ouver­ture relèverait par nature du bien.

L’indi­gence de la pen­sée unique appa­raît à ce stade d’au­tant plus odieuse que ceux qui bran­dis­sent l’arme morale pour dia­bolis­er les con­vic­tions iden­ti­taires sont sou­vent aus­si ceux qui se livrent à la cor­rup­tion et bafouent la morale élé­men­taire. L’hypocrisie est telle que l’on veut aujour­d’hui évac­uer la morale du domaine des actes indi­vidu­els pour l’ex­hiber dans le champ poli­tique en vue de délégitimer les con­cep­tions que l’on com­bat ! Or, rien n’est plus con­traire à l’or­dre des choses : la morale doit régen­ter le com­porte­ment des per­son­nes, et non servir de jus­ti­fi­ca­tion hasardeuse à des choix poli­tiques partisans.

Une telle atti­tude mon­tre la fragilité des posi­tions du sys­tème réduit à se fonder exclu­sive­ment sur un dévoiement de la notion même de morale et à utilis­er ce mon­tage éthico-idéologique pour ten­ter de cam­ou­fler ses pro­pres faib­less­es. Ain­si, le défaitisme que le régime inculque à notre peu­ple, le doute et la cul­pa­bil­ité per­ma­nente qu’il entre­tient à pro­pos de ce que nous sommes et de ce que nous pou­vons faire visent prin­ci­pale­ment à mas­quer l’in­ca­pac­ité de la classe poli­tique à peser sur les événements.

Car, si les Français sont con­va­in­cus que la France n’a plus d’avenir et ne peut plus rien faire par elle-même, com­ment pour­raient-ils en vouloir à ses dirigeants de n’avoir rien accom­pli pour son redresse­ment ? En se livrant sans relâche à la déval­ori­sa­tion de la France et de la nation, les poli­tiques espèrent s’ab­soudre de leur impuis­sance. Pour autant, cet arti­fice ne suf­fi­ra pas à sauver le sys­tème, car, comme au temps de la défunte Union sovié­tique, l’idéolo­gie offi­cielle est con­fron­tée à l’épreuve des faits et battue en brèche par la réalité.

Le régime peut bien expli­quer aux Français que l’im­mi­gra­tion est inéluctable et béné­fique, nos conci­toyens savent à quoi s’en tenir et cherchent par tous les moyens à se tenir à l’é­cart des pop­u­la­tions immi­grées. On peut leur affirmer que l’in­sécu­rité n’est qu’un sen­ti­ment et que celle-ci se sta­bilise, ils con­sta­tent presque tous les jours qu’elle ne cesse de se répan­dre. On peut par des tours de passe-passe leur annon­cer des baiss­es d’im­pôts, ils savent pour beau­coup d’en­tre eux que la pres­sion fis­cale ne se relâche pas. Ain­si le régime s’ap­par­ente-t-il de plus en plus, toute pro­por­tion gardée, à celui de l’ex-URSS. Cram­pon­né à son idéolo­gie, coupé du peu­ple et impuis­sant à agir sur la réal­ité, l’étab­lisse­ment ne se main­tient que par le poids de l’in­tel­li­gentsia et la force du total­i­tarisme. Jusqu’au jour où, bru­tale­ment, le mur s’effondrera.

Les atouts du renouveau

L’avenir n’est donc pas fer­mé et le com­bat du MNR pour le renou­veau de la France et de l’Eu­rope peut donc débouch­er sur une grande vic­toire. Et cela d’au­tant plus que nous voulons nous appuy­er sur les oppor­tu­nités his­toriques qui s’of­frent à notre nation en ce début de millénaire.

N’ou­blions pas, d’abord, que notre pays demeure l’une des grandes puis­sances mon­di­ales. Il dis­pose de l’arme nucléaire stratégique. Il s’af­firme comme le qua­trième pays expor­ta­teur de la planète. Nos chercheurs, nos ingénieurs et nos entre­pre­neurs n’ont rien à envi­er à ceux d’outre-Atlan­tique. Les Français ont su s’il­lus­tr­er dans de nom­breux secteurs de pointe comme l’aéro­nau­tique, le spa­tial, le nucléaire civ­il, les indus­tries d’arme­ment ou le génie biologique. Nous dis­posons d’un vaste ter­ri­toire doté d’une agri­cul­ture puis­sante et notre peu­ple demeure inven­tif et entre­prenant. La France n’est donc pas une puis­sance moyenne comme aime à le soulign­er l’étab­lisse­ment. On cherche seule­ment à lui faire oubli­er qu’elle est une grande nation dotée d’un riche pat­ri­moine et de fortes potentialités.

Il suf­fit donc de libér­er son génie et son énergie pour qu’elle puisse men­er à bien de grandes entre­pris­es et accom­plir des œuvres remar­quables. Elle dis­pose en out­re, tout comme les autres pays européens, d’une lib­erté nou­velle, car l’im­plo­sion de l’or­dre de Yal­ta, avec l’ef­fon­drement de l’U­nion sovié­tique, devrait lui per­me­t­tre de s’é­manciper de la tutelle améri­caine et de retrou­ver dans un monde mul­ti­po­laire une marge de manœu­vre qu’elle avait per­due.
De plus, notre pays n’est pas isolé sur la planète, car tous ceux qui lut­tent pour réguler le désor­dre économique mon­di­al seront de notre côté. Tous ceux qui refusent l’hégé­monie améri­caine nous sou­tien­dront. Pour peu qu’elle déclenche une grande dynamique mon­di­ale fondée sur l’i­den­tité et la lib­erté des peu­ples, la France ver­ra se tourn­er vers elle les nations qui veu­lent rester elles-mêmes. Elle se trou­vera aus­sitôt entourée d’amis et d’al­liés à l’échelle de la planète.

Les valeurs du redressement

Aus­si voulons-nous ouvrir à la France les voies du XXIe siè­cle et offrir à notre nation et à notre con­ti­nent les moyens de rede­venir eux-mêmes. Alors que l’étab­lisse­ment a dia­bolisé les valeurs héroïques de l’én­ergie et de la tran­scen­dance, nous voulons ren­dre à notre peu­ple le goût des entre­pris­es prométhéennes.

Nous reje­tons les manœu­vres visant à le déval­oris­er et à le cul­pa­bilis­er. Nous refu­sons le goût mor­bide pour la repen­tance et l’évo­ca­tion inces­sante des heures les plus som­bres de notre passé. Nous voulons que les Français repren­nent con­fi­ance en eux-mêmes, qu’ils rede­vi­en­nent con­scients de leur grandeur, fiers d’eux-mêmes et de leur pays, qu’ils retrou­vent l’amour de l’ac­tion, de la grande san­té, qu’ils respirent de nou­veau l’air du large et des aven­tures généreuses.
Nous voulons réveiller la force de la lib­erté. Non pas la lib­erté de tout faire, mais la lib­erté au sens européen du terme, c’est-à-dire au sens de la maîtrise de soi et de son des­tin. La lib­erté, nous la voulons pour les Français mais aus­si pour la com­mu­nauté qu’ils for­ment. Nous voulons la sou­veraineté face au car­can mon­di­al­iste et social-démoc­rate, face au poli­tique­ment cor­rect et à la pen­sée unique.

Nous voulons renouer avec l’e­sprit d’en­tre­prise, avec le goût de la recherche et de l’in­ven­tion, avec les qual­ités pro­pres aux grands cap­i­taines d’in­dus­trie qui per­me­t­tent de reculer les lim­ites du possible.

Nous voulons aus­si retrou­ver l’une des ver­tus car­di­nales de notre civil­i­sa­tion : le sens de la mesure. Car nous refu­sons de soumet­tre la nature en la détru­isant à la manière des bar­bares. Nous voulons que soient respec­tés l’or­dre naturel et les lois de l’har­monie. Nous ne con­fon­dons pas pro­grès social et con­som­ma­tion fréné­tique, bon­heur humain et matéri­al­isme, qual­ité et quan­tité. Nous respec­tons l’héritage naturel et le pat­ri­moine de civil­i­sa­tion que nous ont légués les généra­tions qui nous ont précédés.

Nous voulons ren­dre vie à l’e­sprit de finesse car­ac­téris­tique des ver­tus français­es. Nous voulons retrou­ver la juste hiérar­chie des valeurs. Rétablir la pri­mauté de l’or­dre poli­tique au ser­vice du bien com­mun, préserv­er les intérêts par­ti­c­uliers mais les main­tenir à leur juste place.

Nous voulons redonner vie à la fra­ter­nité, à la préférence pour notre prochain et pour notre nation. Per­me­t­tre à cha­cun de vivre au sein d’une vraie com­mu­nauté et non dans un désert d’é­goïsme.
Nous voulons enfin retrou­ver la vital­ité et la force col­lec­tive. L’Eu­rope comme la France, loin d’avoir honte de la grandeur et de la puis­sance, doivent au con­traire y aspir­er. Loin de rejeter le pro­grès, nous voulons le maîtris­er et le met­tre au ser­vice de nos valeurs. La force bien util­isée est féconde car elle est utile à la vie et, parce que nous refu­sons de régress­er, nous voulons le développement.

Les voies de la renaissance

Aus­si sommes-nous en mesure d’af­firmer que notre nation tout comme l’Eu­rope a un avenir, car nous pos­sé­dons les répons­es aux ques­tions qu’elles se posent. Quand le régime n’a plus rien à dire à notre peu­ple, nous, nous avons un but et une voie à lui pro­pos­er et la volon­té de l’y conduire.

Redonner vie à notre nation, ren­dre con­fi­ance et fierté à notre peu­ple, libér­er ses éner­gies créa­tives, assur­er la pro­tec­tion et l’har­monie de son ter­ri­toire, affirmer sa cul­ture et ses lois fon­da­men­tales, voilà notre pro­jet.
Nous voulons œuvr­er à la renais­sance de notre civil­i­sa­tion, renouer avec les valeurs tra­di­tion­nelles qui la fondent, retrou­ver les ver­tus émi­nentes qui ont fait la grandeur de notre peu­ple.
Nous voulons bâtir une Europe des nations, assur­er la puis­sance col­lec­tive des grands peu­ples européens, les libér­er de la tutelle améri­caine, ren­dre au vieux con­ti­nent la force civil­isatrice qui a été la sienne au fil des siè­cles écoulés.
Nous voulons fonder une république forte, con­forme aux tra­di­tions nationales, garante de l’in­térêt pub­lic, de la lib­erté des per­son­nes, de la sou­veraineté du peu­ple et de la fra­ter­nité des citoyens.
Nous voulons pour cela instau­r­er un État fort. Un État qui ne soit pas une admin­is­tra­tion oppres­sive. Mais un État qui incar­ne l’in­térêt général, fasse respecter les lois et exprime la volon­té pop­u­laire. Un État pro­tecteur qui garan­tisse la lib­erté et la sécu­rité des per­son­nes et des communautés.

Nous voulons établir les familles comme cel­lules fon­da­tri­ces de notre société, leur don­ner le pres­tige et les prérog­a­tives qui leur appar­ti­en­nent légitime­ment. L’é­cole de leurs enfants doit être préservée des préjugés, de la pro­pa­gande et de la violence.

Nous voulons organ­is­er la société de façon à laiss­er toute leur place à ceux qui entre­pren­nent, qui créent et qui tra­vail­lent. Cha­cun doit pou­voir jouir des fruits de son méti­er pour en faire béné­fici­er ses proches et ses descen­dants.
Nous voulons encore libér­er les Français. Les libér­er de la peur du poli­tique­ment cor­rect, leur ren­dre le droit d’aimer et de préfér­er les leurs. Libér­er les Français du poids étouf­fant de la bureau­cratie et du fis­cal­isme. Les libér­er de l’oc­cu­pa­tion étrangère que beau­coup subis­sent comme une souf­france indi­ci­ble. Libér­er les Français des affres de la délin­quance qui rend insup­port­able leur vie quo­ti­di­enne. Les libér­er des injus­tices, du chô­mage et de la mis­ère. Les libér­er du mépris que leur vouent les pré­ten­dues élites.

Tel est le pro­jet du MNR, un pro­jet qui per­me­t­tra à la France de rompre défini­tive­ment avec les erreurs du XXe siè­cle et de se tourn­er avec con­fi­ance vers le mil­lé­naire qui s’ou­vre. Un pro­jet qui entend inscrire de nou­veau la France et l’Eu­rope dans une grande œuvre de civil­i­sa­tion. Un pro­jet qui con­siste à enracin­er le monde de demain dans les valeurs per­ma­nentes et uni­verselles de notre civil­i­sa­tion. Car tel est le défi qui nous est lancé par le siè­cle qui s’ou­vre. Ou nous lais­sons les erreurs anci­ennes attein­dre leur parox­ysme jusqu’à la destruc­tion de tout ce que nous avons été. Ou nous rompons avec les erre­ments actuels pour ouvrir une voie nou­velle et sauver ce que nous sommes.

Pour devenir ce que nous sommes

Le Mou­ve­ment nation­al répub­li­cain a fait claire­ment le choix du renou­veau. Il veut réalis­er une syn­thèse orig­i­nale et féconde entre les tra­di­tions et la moder­nité, entre l’im­pératif d’i­den­tité et les exi­gences du monde d’au­jour­d’hui. Le MNR veut rompre avec la bar­barie et renouer avec la civil­i­sa­tion. Il veut tourn­er la page des erreurs passées pour écrire celle des temps à venir. Celle qui nous per­me­t­tra de devenir ce que nous sommes !

2 – Les propositions : la France à nouveau

Les valeurs

Nobles et exigeantes, les ver­tus pro­pres à notre civil­i­sa­tion occi­den­tale ont de tout temps eu pour effet d’élever les hommes et les peu­ples. Ce sont elles qui ont per­mis à la France de se forg­er le des­tin excep­tion­nel qui est le sien.
Façon­nées par l’e­sprit de lib­erté et de tran­scen­dance, pétries de volon­té d’ac­tion et de con­quête, de sens de l’éthique et du devoir, de goût pour la com­péti­tion et la con­nais­sance, d’aspi­ra­tion à l’har­monie et au dépasse­ment de soi, elles ont su, mieux que toutes les autres dans le monde, réalis­er l’équili­bre entre l’é­panouisse­ment des per­son­nes et le développe­ment des com­mu­nautés, entre les impérat­ifs de la vie spir­ituelle et la maîtrise du monde matériel. Sans ces valeurs, véri­ta­ble colonne vertébrale de notre civil­i­sa­tion, notre nation se dis­soudrait en un agré­gat d’in­di­vid­u­al­ités désorientées.

La santé mentale de la nation

Aus­si, pour le MNR, les valeurs ont-elles un rôle essen­tiel à jouer dans le redresse­ment de la France dont elles con­stituent l’ar­ma­ture spir­ituelle. Ce sont donc leur vital­ité, l’in­flu­ence béné­fique que les valeurs exer­cent sur les hommes et les com­mu­nautés, qui garan­tis­sent la bonne san­té men­tale de notre patrie. En revanche, leur remise en cause ou leur aban­don por­tent immé­di­ate­ment atteinte à l’in­tégrité et à l’équili­bre psy­chologique de la nation.

Aus­si y a‑t-il un lien direct entre l’é­tat de la société et la nature des ver­tus dom­i­nantes. Que celles-ci soient exigeantes et exal­tent le respect des per­son­nes, le sens de la com­mu­nauté, le goût de l’é­mu­la­tion, l’hon­neur, le courage, la quête de la vérité, et le peu­ple, naturelle­ment, en dehors même du cadre des lois et du pou­voir, sera porté à se dépass­er, à exceller, à vivre en paix et en har­monie. Si, à l’in­verse, pré­domi­nent des anti-valeurs prô­nant la jouis­sance, la paresse, l’in­di­vid­u­al­isme, le men­songe et la lâcheté, alors la société sera d’elle-même incitée à se laiss­er gliss­er sur la pente de la régres­sion, de la vio­lence et du désordre.

L’ob­ser­va­tion du passé con­firme cette vérité immé­mo­ri­ale. Ain­si Rome a con­nu, lors des dif­férentes phas­es de son his­toire, cette loi per­ma­nente des sociétés humaines. Dans sa péri­ode d’ex­pan­sion, la vir­tus romaine s’im­po­sait avec une rigueur extrême et chaque citoyen s’ef­forçait de briller dans l’ob­ser­va­tion des pré­ceptes qui en découlaient. A l’in­verse, la déca­dence s’est accom­pa­g­née d’un relâche­ment général des mœurs et d’un dévoiement des ver­tus traditionnelles.

Les leviers de la renaissance

Pour nous, l’en­jeu des valeurs se situe donc au cœur de la bataille poli­tique. Car celles-ci ne con­cer­nent pas les seuls indi­vidus, mais bien la nation tout entière. Com­ment, en effet, établir une sépa­ra­tion entre l’or­dre du poli­tique, qui serait celui du col­lec­tif, et le domaine des valeurs, qui relèverait de la sphère du privé? Ces dernières ne sont pas l’a­panage d’un choix exclu­sive­ment per­son­nel et il n’ex­iste pas de marché des valeurs où cha­cun sélec­tion­nerait celles aux­quelles il se réfère comme on choisit des pro­duits dans un mag­a­sin. Une telle vision, rel­a­tiviste et pure­ment matéri­al­iste, mécon­naît com­plète­ment la réal­ité des sociétés humaines. Les valeurs ne peu­vent être en effet que com­munes et partagées et, pour s’af­firmer en tant que telles, elles doivent être reconnues.

Aus­si le Mou­ve­ment nation­al répub­li­cain conçoit-il le renou­veau des valeurs comme un moyen de la renais­sance de notre pays. Certes, il n’est pas ques­tion de vers­er ici dans le moral­isme. Notre pro­jet ne vise que le redresse­ment de notre pays et, pour cela, s’ap­puie sur cet enseigne­ment de l’his­toire des civil­i­sa­tions : la renais­sance d’un peu­ple passe par le renou­veau de ses valeurs. Une civil­i­sa­tion repose sur une hiérar­chie de normes et l’or­dre qui en découle est d’au­tant mieux respec­té qu’il se fonde sur des valeurs com­muné­ment accep­tées plutôt que sur des lois imposées par la con­trainte. Le MNR veut donc user du levi­er des valeurs comme d’un out­il poli­tique mis au ser­vice du redresse­ment national.

Cer­tains objecteront que les valeurs ne se décrè­tent pas et que, si elles con­tribuent à pour­voir la nation d’une arma­ture, elles en sont aus­si le pro­duit naturel. Il serait donc vain, selon eux, de vouloir redonner vie à des normes que le peu­ple a lais­sées dépérir. Sans doute, en effet, les valeurs sont-elles en par­tie déter­minées par la société, mais ce serait une grave erreur de sous-estimer par ailleurs le rôle sou­verain du pou­voir en ce domaine. S’agis­sant des valeurs, la fonc­tion des gou­ver­nants est à nos yeux émi­nente. Car, dans la mesure où leur mis­sion pre­mière con­siste à assur­er la con­ti­nu­ité et le pro­grès de la com­mu­nauté dont ils ont brigué la charge, il entre dans leurs respon­s­abil­ités de défendre et de pro­mou­voir les normes fon­da­tri­ces de cette dernière.

Le combat pour les valeurs

Or, dans ce domaine, la classe poli­tique fait preuve d’une totale impéri­tie. Non seule­ment elle se dés­in­téresse superbe­ment de cette ques­tion essen­tielle mais, plus grave, elle con­tribue con­crète­ment à saper ce qu’elle a pour mis­sion de défendre. Que ce soit sous cou­vert de libéral­isme, de social­isme, de socia­lo-libéral­isme ou de mon­di­al­isme, les gou­verne­ments suc­ces­sifs ont, par lax­isme ou par esprit doc­tri­nal, implicite­ment ou délibéré­ment œuvré à la destruc­tion de nos valeurs traditionnelles.

Face à l’ef­fon­drement de la natal­ité et à la désagré­ga­tion des familles, la classe poli­tique n’a réa­gi que par l’in­stau­ra­tion du PACS, par l’idée du mariage homo­sex­uel et de l’adop­tion des enfants par les cou­ples gay. Face à la mon­tée de la vio­lence et de la délin­quance, les dirigeants de notre pays ont été inca­pables de pro­mou­voir les principes d’au­torité ain­si que de respect des per­son­nes et des biens et se préoc­cu­pent sou­vent davan­tage des coupables que des vic­times. Lorsque la pornogra­phie se développe aux yeux de tous et notam­ment des enfants, une par­tie de la classe poli­tique ne trou­ve rien d’autre à faire que de par­ticiper à des défilés publics des plus dou­teux comme la Gay Pride.
Com­ment s’é­ton­ner de cette dérive lorsque la morale la plus élé­men­taire est bafouée par la mon­tée de la cor­rup­tion et que ceux qui devraient défendre les valeurs de notre pays les renient au point que le patri­o­tisme se trou­ve aujour­d’hui ignoré dans les dis­cours publics et ban­ni des pro­grammes scolaires ?

Mais, para­doxale­ment, il y a peut-être, face à cette sit­u­a­tion dra­ma­tique, des raisons d’être opti­miste, car si l’a­ban­don des valeurs qui ont façon­né notre civil­i­sa­tion ne résulte pas seule­ment d’une dégénéres­cence pro­pre à notre société, mais aus­si et surtout d’ac­tions néfastes com­mis­es par les respon­s­ables poli­tiques, cela sig­ni­fie, à l’in­verse, qu’un gou­verne­ment ayant retrou­vé le sens de sa vraie mis­sion pour­ra entre­pren­dre avec suc­cès un tra­vail de réha­bil­i­ta­tion sys­té­ma­tique. Si l’ef­face­ment des valeurs n’est pas qu’un phénomène spon­tané et mécanique de déca­dence, ce qui a été con­sciem­ment détru­it par cer­tains pour­ra être rebâti par d’autres. C’est tout le sens du com­bat pour les valeurs qu’en­tend men­er au pou­voir le Mou­ve­ment nation­al républicain.

Un homme libre et responsable

Ce com­bat exige d’abord que l’ac­tion poli­tique et l’ex­er­ci­ce des respon­s­abil­ités sou­veraines soient réen­rac­inés dans des principes qui sont à la base de notre civil­i­sa­tion européenne et chré­ti­enne. Rap­pelons que les dirigeants de notre pays, quels qu’ils soient et quels que soient leur éti­quette et leur pro­gramme, sont tenus de par leurs fonc­tions de servir la France et le peu­ple français. Ils sont là pour rechercher le bien com­mun de notre nation et doivent se soumet­tre aux normes qui sont celles de notre civilisation.

Pour nous, l’ac­tion du pou­voir doit donc renouer avec la con­cep­tion exigeante qui est celle de l’homme dans notre civil­i­sa­tion. Celle d’un être libre, respon­s­able de lui-même et de ses actes, dont la vie et la dig­nité doivent être respec­tées de la con­cep­tion à la mort naturelle. Celle d’une per­son­ne à part entière qui n’ex­iste pas seule­ment par ses capac­ités et ses exi­gences physiques, mais qui est douée d’une dimen­sion spir­ituelle. L’homme par­ticipe du sacré et ne peut donc pas plus se sat­is­faire du matéri­al­isme prôné par le social­isme que de l’in­di­vid­u­al­isme véhiculé par l’ultralibéralisme.

Des communautés naturelles et enracinées

L’homme par ailleurs n’ex­iste pas seul, coupé de ses con­génères. Il ne s’é­panouit qu’en­rac­iné dans des com­mu­nautés naturelles et organiques, au pre­mier rang desquelles fig­urent la famille et la nation, com­mu­nauté des morts, des vivants et des généra­tions à venir. La famille est essen­tielle pour l’homme européen, car elle est la cel­lule de base de notre civil­i­sa­tion où cha­cun prend con­science de l’e­space et du temps, du bien et du mal et reçoit avec son édu­ca­tion un pre­mier legs de notre héritage com­mun. Quant à la nation, elle lui donne sa place dans l’his­toire et dans le monde. Instal­lée sur la terre de ses ancêtres, unie par une langue, une his­toire et une cul­ture, elle con­stitue une com­mu­nauté de des­tin qui fait de ses mem­bres les déposi­taires d’un héritage excep­tion­nel. Héritage que nous avons le devoir de préserv­er et de faire fruc­ti­fi­er pour le trans­met­tre à nos descen­dants.
Aus­si est-il vital de s’op­pos­er aux entre­pris­es mon­di­al­istes de dilu­tion cul­turelle, de mélange migra­toire et de déman­tèle­ment des nations et de défendre notr iden­tité pour con­stru­ire l’avenir dans la fidél­ité à notre civilisation.

Une civilisation d’ordre et de liberté

La lib­erté est une autre con­di­tion de l’é­panouisse­ment indi­vidu­el et col­lec­tif car, sans lib­erté de penser, de s’ex­primer et d’a­gir, il n’y a pas d’ini­tia­tive ni de respon­s­abil­ité pour les per­son­nes et donc pas d’har­monie, de force ni de richesse pour les com­mu­nautés. Aus­si récu­sons-nous toutes les formes de total­i­tarisme. Celles qui sont con­nues comme telles dans l’his­toire. Mais aus­si celles, plus douces en apparence, du poli­tique­ment cor­rect et de la pen­sée unique qui stérilisent l’e­sprit et entra­vent la recherche de la vérité. Comme celles, plus ordi­naires et plus famil­ières, qui asservis­sent les citoyens aux con­traintes d’un État ten­tac­u­laire et omnipo­tent et réduisent les hommes à la con­di­tion d’as­sistés au mépris de leur dig­nité et de leur libre arbitre.

Pour autant, cette lib­erté ne doit pas être con­fon­due avec le lax­isme. Elle est en effet aux antipodes de la « libéra­tion » chère aux gauchistes qui rend cha­cun esclave de ses instincts. La lib­erté, la vraie, impose au con­traire la maîtrise de soi et n’a de sens qu’as­sor­tie de devoirs et de règles. Car c’est l’a­n­ar­chie qui tue la lib­erté quand l’or­dre la préserve. Il n’est pas en effet de civil­i­sa­tion sans normes et sans mod­èles ni de com­mu­nauté har­monieuse sans ordre, sans autorité et sans hiérar­chie. Aus­si le MNR veut-il rétablir la préémi­nence du poli­tique sur l’é­conomique, de l’in­térêt général sur les intérêts par­ti­c­uliers, de la volon­té du peu­ple sur les groupes de pres­sion. La jus­tice et la loi doivent s’im­pos­er et ceux qui enfreignent les règles de civil­i­sa­tion doivent être sanc­tion­nés par une peine pro­por­tion­nelle à l’at­tache­ment que l’on porte aux valeurs qu’ils trans­gressent. Tels sont les grands principes que nous enten­dons rétablir au fonde­ment de notre nation et sans lesquels aucune action de renais­sance ne pour­ra se dévelop­per avec ampleur dans notre pays.

Fiers de notre histoire

Pour y par­venir, le MNR con­sid­ère comme essen­tiel de réen­racin­er notre peu­ple dans son his­toire. La con­science de notre passé con­stitue à cet égard une exi­gence pri­mor­diale, car elle per­me­t­tra aux Français de renouer avec la fierté de ce qu’ils sont et à nos valeurs de retrou­ver leur légitim­ité et leur lus­tre. Ce néces­saire tra­vail de mémoire n’est d’ailleurs con­testé par per­son­ne dans son principe. Mais, curieuse­ment, celui auquel s’at­tache nos élites vise exclu­sive­ment à cul­pa­bilis­er les Français. Selon l’in­tel­li­gentsia, notre peu­ple serait au fond mau­vais, cupi­de, pré­da­teur, voire tor­tion­naire. Durant la coloni­sa­tion, n’a-t-il pas hon­teuse­ment exploité et opprimé les pop­u­la­tions soumis­es ? N’est-il pas de ce fait respon­s­able de la mis­ère du tiers monde ? N’est-ce pas lui qui s’est livré au traf­ic des esclaves ? Et si l’on remonte aux Croisades, n’a-t-il pas odieuse­ment agressé le monde musul­man ? Les mal­heureux Français, dont la plu­part n’ont évidem­ment vécu aucun de ces événe­ments, doivent subir à longueur d’an­née la com­mé­mora­tion de ces fautes ou pré­ten­dues fautes qui retombent sur leurs épaules. Que ce soit sous forme de films, d’émis­sions télévisées ou de célébra­tions offi­cielles, nos com­pa­tri­otes sont en per­ma­nence amenés à se cou­vrir la tête de cen­dres et à macér­er dans ce que cer­tains appel­lent main­tenant les heures som­bres de notre histoire.

Peu importe que les autres peu­ples du monde aient tous com­mis leur lot d’a­gres­sions et d’a­troc­ités, peu importe que les Algériens du FLN se soient ren­dus coupables de ter­ri­bles exac­tions, peu importe que l’esclavage ait été organ­isé avec le con­cours des tribus arabes et des chefs africains et qu’il soit encore pra­tiqué dans cer­tains pays musul­mans, peu importe, les coupables, ce sont les Européens et tout par­ti­c­ulière­ment les Français ! Ce sont eux que l’on désigne et que l’on cloue au pilori. Comme l’écrit Max Gal­lo, « ce que veu­lent les pro­cureurs, ceux qui font le procès de la France, c’est que la France s’age­nouille, baisse la tête, avoue, fasse repen­tance, recon­naisse ses crimes, et, en robe de bure, se laisse cou­vrir d’insultes ».

Le MNR veut rompre avec ces erre­ments. Il con­sid­ère que, si rien ne doit être oublié, la mémoire doit porter prin­ci­pale­ment sur les péri­odes les plus belles et les plus val­orisantes de notre passé, car, cha­cun le sait, les références his­toriques ont une fonc­tion péd­a­gogique. Comme l’écrivait Chateaubriand, « il ne faut présen­ter au monde que ce qui est beau, ce n’est pas men­tir à Dieu que de ne décou­vrir de sa vie que ce qui peut porter nos pareils à des sen­ti­ments nobles et généreux ». Ressass­er les années les plus som­bres c’est rabaiss­er notre pays, exal­ter les épo­ques les plus écla­tantes c’est pouss­er notre patrie à se dépass­er. D’ailleurs, que dirait-on d’un homme qui ne se sou­viendrait, par­mi ses ancêtres, que de celui qui a mal agi? On s’in­ter­rogerait sur sa san­té men­tale et on rechercherait les caus­es pathologiques de cette obses­sion mor­bide. Sans aucun doute son médecin s’ef­forcerait de le décul­pa­bilis­er en l’in­vi­tant à priv­ilégi­er le sou­venir de ses orig­ines les plus pres­tigieuses. C’est une démarche de ce type que pré­conise le MNR afin de lever le voile qui sem­ble être tombé sur notre histoire.

Attachés à nos traditions

Notre peu­ple n’a d’avenir que s’il est enrac­iné dans son passé. Car nos valeurs ne sont pas seule­ment l’ex­pres­sion de principes intem­porels, mais s’in­scrivent dans l’ac­quis de notre civil­i­sa­tion et nous parvi­en­nent comme un héritage. Les tra­di­tions, qui sont le pré­cieux pro­duit de l’ex­péri­ence des généra­tions dis­parues, revê­tent donc une grande impor­tance pour notre pays. Elles con­stituent un tré­sor amassé au fil des siè­cles qu’il faut con­serv­er. Croire que ce pat­ri­moine spir­ituel nous serait défini­tive­ment accordé et qu’il se per­pétuerait de lui-même alors que l’É­tat resterait pas­sif et indif­férent serait une grave erreur. Au con­traire, selon le MNR, les pou­voirs publics doivent agir pour assur­er la péren­nité de cet héritage en redonnant toute leur place à l’his­toire et aux tra­di­tions dans la vie de notre cité.

Le devoir du souvenir

Nous voulons donc mul­ti­pli­er les occa­sions prop­ices à ce tra­vail de mémoire. C’est ain­si que de grandes man­i­fes­ta­tions publiques peu­vent être con­sacrées à l’évo­ca­tion d’événe­ments impor­tants de l’his­toire de notre nation et faire revivre les heures les plus belles des siè­cles écoulés, celles qui illus­trent le mieux les ver­tus ances­trales de notre patrie. Ce n’est pas hélas ce qui se pra­tique aujour­d’hui et il est par­ti­c­ulière­ment choquant que toutes les grandes célébra­tions organ­isées ces dernières années par les pou­voirs publics, qu’il s’agisse de la Coupe du monde de foot­ball ou du pas­sage à l’an 2000, n’aient cher­ché qu’à exal­ter le mon­di­al­isme, dans une volon­té affichée de déracin­e­ment. Plutôt que cette entre­prise sub­ver­sive, il aurait été pos­si­ble, avec les mêmes moyens, de pro­pos­er des spec­ta­cles tout aus­si impres­sion­nants mais visant à mag­ni­fi­er les réus­sites de la nation française à tra­vers les siè­cles, les décou­vertes, les con­quêtes, les vic­toires, et égale­ment les grandes fig­ures de notre patrie.

Aus­si voulons-nous met­tre les tech­niques de com­mu­ni­ca­tion de masse au ser­vice de la val­ori­sa­tion de nos tra­di­tions et de notre passé. Pourquoi ne pas dif­fuser à la télévi­sion de vastes fresques his­toriques? Pourquoi ne pas renouer avec des séries romancées plongeant dans l’his­toire des siè­cles écoulés et qui rem­por­tent tou­jours auprès du pub­lic un large suc­cès? Quant à l’é­cole, elle doit priv­ilégi­er l’en­seigne­ment de l’his­toire, et tout par­ti­c­ulière­ment celle de notre pays, et leur réserv­er une place beau­coup plus impor­tante dans les pro­grammes sco­laires. Car seule une approche chronologique des faits per­me­t­tra aux généra­tions futures de remon­ter aux sources de leur passé et de décou­vrir les orig­ines et la légitim­ité des normes qui nous régissent.

L’impératif du sacré

Pour gag­n­er le com­bat des valeurs, le Mou­ve­ment nation­al répub­li­cain est par ailleurs par­ti­san de favoris­er le retour du sacré. Car, comme l’af­fir­mait Pierre Chaunu, « aucune société ne peut faire l’é­conomie du sacré ». De même que les hommes ten­dent vers un but qui les dépasse, une civil­i­sa­tion a besoin de se don­ner un sens. Un sens que seul peut lui offrir ce souf­fle divin qui, tran­scen­dant le monde et les réal­ités matérielles, ordonne les choses, les êtres et les valeurs et leur con­fère une dimen­sion et une légitim­ité sans lesquelles tout devient égal et inutile. Com­ment ne pas con­stater en effet que le matéri­al­isme, en abolis­sant le sacré, détru­it les valeurs et rabaisse l’in­di­vidu plus sûre­ment encore que lorsque celui-ci se laisse domin­er par ses instincts? Les peu­ples européens ont besoin de la terre mais aus­si du ciel pour se dot­er d’un hori­zon et donc d’une per­spec­tive. Qu’on les prive de cette dimen­sion spir­ituelle et ils dépéris­sent comme un pris­on­nier dans une cel­lule sans fenêtre. Toute entre­prise de désacral­i­sa­tion représente donc pour notre pays une muti­la­tion de nos valeurs.

Redonner sa place au christianisme

Or, aujour­d’hui, nous assis­tons à un affaib­lisse­ment inquié­tant du sacré dans toutes les sphères de la société, y com­pris dans celles qui parais­saient pour­tant les moins vul­nérables. À com­mencer par les gou­verne­ments, qui, toutes couleurs poli­tiques con­fon­dues, ont facil­ité, voire encour­agé cette évo­lu­tion néfaste.

Par lax­isme, ils ont trop sou­vent accep­té de voir la reli­gion chré­ti­enne tournée en déri­sion alors qu’ils se déclar­ent choqués de toute mise en cause de l’is­lam. Selon une con­cep­tion dévoyée de la laïc­ité, ils cherchent en effet à hiss­er la reli­gion musul­mane au niveau de la reli­gion chré­ti­enne sans com­pren­dre que la laïc­ité, c’est la neu­tral­ité des pou­voirs publics, ce n’est pas de plac­er toutes les reli­gions au même niveau. Car on ne peut pas traiter le chris­tian­isme qui a façon­né notre civil­i­sa­tion pen­dant quinze siè­cles comme l’is­lam qui est mar­ginale­ment présent sur notre sol depuis quelques décennies.

Que l’on soit croy­ant ou non, le chris­tian­isme est une com­posante de notre iden­tité nationale et une facette de notre civil­i­sa­tion et cette réal­ité ne doit pas être occultée. Dans le respect de la laïc­ité répub­li­caine, le chris­tian­isme doit donc con­serv­er sa place par­ti­c­ulière dans notre vie publique. Et si la lib­erté de culte doit être respec­tée, il n’est cepen­dant pas ques­tion pour nous de laiss­er une reli­gion étrangère comme l’is­lam pren­dre sur notre sol une impor­tance qui provo­querait une rup­ture avec notre iden­tité, nos tra­di­tions et nos valeurs.

Pour la noblesse du politique

Dans le domaine du poli­tique égale­ment, le sacré est men­acé et, là encore, la respon­s­abil­ité en incombe essen­tielle­ment à l’étab­lisse­ment puisque, dans sa pra­tique de gou­verne­ment, il s’est employé lui-même à désacralis­er l’ex­er­ci­ce sou­verain du pou­voir. Or, nous esti­mons que le gou­verne­ment d’une nation ne se réduit pas, comme on le laisse enten­dre trop sou­vent, à une mis­sion de ges­tion telle qu’on peut l’ex­ercer dans le secteur privé. La France n’est pas une entre­prise et les min­istres, le Pre­mier min­istre, a for­tiori le prési­dent de la République, incar­nent dans l’ex­er­ci­ce de leur fonc­tion une réal­ité qui dépasse large­ment les actes tech­niques qu’ils peu­vent accom­plir quo­ti­di­en­nement. Respon­s­ables de la nation et de son des­tin, investis d’une charge, d’essence suprême, qui doit les con­duire à tran­scen­der les con­tin­gences indi­vidu­elles pour représen­ter les aspi­ra­tions col­lec­tives de leur peu­ple, ils sont cen­sés inscrire leur action dans l’his­toire de notre pays. Or, les dirigeants actuels de la classe poli­tique, ayant totale­ment per­du de vue ces impérat­ifs, se sont au con­traire employés à banalis­er le poli­tique et à dépouiller sys­té­ma­tique­ment leur fonc­tion de tous les attrib­uts qui fai­saient le pres­tige du pou­voir. La mode est de ressem­bler à tout le monde, de se dévoil­er sans pudeur sur les estrades et de se soumet­tre à toutes les exi­gences des médias. N’est-il pas en effet très choquant de voir des hommes poli­tiques déten­teurs d’une part de pou­voir se laiss­er aller à des com­porte­ments indignes et jouer les saltim­ban­ques dans les médias?

Pour le prestige du pouvoir

Il est donc essen­tiel que les hommes poli­tiques, spé­ciale­ment ceux qui exer­cent des respon­s­abil­ités sou­veraines, retrou­vent la retenue et la dis­tance qui cor­re­spon­dent à leur fonc­tion. L’ex­er­ci­ce du pou­voir doit de nou­veau inspir­er le respect aux citoyens, car, si ceux-ci ne retrou­vent pas un sen­ti­ment d’es­time pour leurs dirigeants, il n’y a plus de réel gou­verne­ment pos­si­ble. Com­ment en effet gou­vern­er des citoyens qui n’ont plus que mépris pour leurs dirigeants? « Lorsque les peu­ples cessent de respecter, ils cessent d’obéir », dis­ait Rivarol.

Le MNR est donc par­ti­san de réha­biliter l’ex­er­ci­ce sou­verain du pou­voir en lui ren­dant tout son pres­tige dans la forme et dans le fond. En ce sens, le pro­to­cole, le faste des man­i­fes­ta­tions publiques doivent être revus pour ren­dre à la fonc­tion sou­veraine le lus­tre qui doit être le sien et le respect qu’elle doit inspir­er. Ain­si, par exem­ple, l’en­trée en fonc­tion du prési­dent de la République et des assem­blées par­lemen­taires pour­rait don­ner lieu à une céré­monie d’in­vesti­ture publique et solen­nelle au cours de laque­lle un ser­ment serait pronon­cé devant la nation.

Bannir la corruption

Mais le pres­tige de l’ex­er­ci­ce du pou­voir renaî­tra réelle­ment le jour où les respon­s­ables poli­tiques auront retrou­vé les chemins de la rigueur et de la ver­tu. Ceux qui diri­gent doivent don­ner l’ex­em­ple. Ce qui implique que la cor­rup­tion doit être impi­toy­able­ment ban­nie au sein de la classe poli­tique. Sans doute, la nature humaine étant ce qu’elle est, notre pays comptera-t-il tou­jours des per­son­nages publics indéli­cats et mal­hon­nêtes. Mais, dans une société saine, les mou­tons noirs sont exclus du trou­peau et les coupables condamnés.

S’ils sont au con­traire pro­tégés par leurs pairs et sous­traits aux rigueurs de la jus­tice, tous devi­en­nent leurs com­plices et c’est le sys­tème en son entier qui se trou­ve atteint dans sa légitim­ité. Se pro­duit alors le scan­dale suprême : ceux qui font les lois et les appliquent aux autres, loin de mon­tr­er l’ex­em­ple, s’au­torisent à les trans­gress­er. Aus­si voulons-nous que tous ceux qui se ren­dent coupables de tels agisse­ments soient sanc­tion­nés. Pour autant, la mul­ti­pli­ca­tion des con­trôles et des règle­ments ne suf­fi­ra pas à élim­in­er la cor­rup­tion et à faire renaître la pro­bité. L’as­sainisse­ment des affaires publiques ne pour­ra en réal­ité s’opér­er qu’avec la mise à l’é­cart d’une classe poli­tique dévoyée et l’ap­pari­tion d’une nou­velle élite dirigeante qui fera de l’in­tégrité une règle de vie.

Pour une morale civique

Dans cet esprit, le com­bat pour les valeurs pré­con­isé par le MNR passe plus glob­ale­ment par la réha­bil­i­ta­tion de la morale civique. Cer­tains beaux esprits ne man­queront pas de se mon­tr­er scan­dal­isés par une telle per­spec­tive et chercheront à la dis­créditer en bran­dis­sant le spec­tre de l’or­dre moral. Il n’est bien sûr pas ques­tion pour nous d’in­stau­r­er quoi que ce soit de tel, mais, sans vers­er dans le moral­isme, il con­vient cepen­dant qu’en ce domaine, la puis­sance publique fixe les bornes à ne pas dépass­er. L’É­tat n’a pas, comme on le dit trop sou­vent, à suiv­re l’évo­lu­tion des mœurs et encore moins à la précéder dans la déca­dence. Il doit œuvr­er au bien com­mun de la nation et, s’il lui faut en effet pren­dre en compte des change­ments de com­porte­ment au sein de la société, nous voulons qu’il le fasse sans porter atteinte aux ver­tus qui en con­stituent les fonde­ments et qu’il com­bat­te résol­u­ment les évo­lu­tions néfastes qui les met­tent en cause.

Par ailleurs, il doit mieux assur­er la pro­mo­tion des règles de morale civique au sein de la société. Ain­si, par exem­ple, le MNR veut-il rétablir à l’é­cole les cours de morale, car la démoc­ra­tie, plus que tout autre régime, ne peut se pass­er de ver­tus civiques. N’en déplaise aux scep­tiques et aux avant-gardistes de tout poil, il est néces­saire d’en­seign­er aux jeunes enfants des notions sim­ples mais essen­tielles telles que l’hon­nêteté, le respect d’autrui, la famille, les valeurs patri­o­tiques, le sens du devoir. La Fontaine, reviens !

Enfin, le com­bat du MNR pour les valeurs implique le retour des ver­tus ances­trales qui ont mod­elé notre civilisation.

Le dépassement de soi

La pre­mière d’en­tre elles est celle du dépasse­ment de soi, du com­bat, de l’é­mu­la­tion, celle qui incite à la décou­verte, celle qui con­duit à repouss­er ses pro­pres lim­ites et à met­tre en pra­tique la for­mule de Bernanos : « On ne subit pas l’avenir, on le fait. » Une valeur exigeante qui a per­mis à nos ancêtres européens d’ac­quérir tou­jours plus de con­nais­sances et de décou­vrir la planète entière. Une ver­tu qui a fait de notre monde européen la plus grande civil­i­sa­tion que la terre ait con­nue. Or, cette qual­ité d’essence prométhéenne se trou­ve aujour­d’hui étouf­fée dans un monde égal­i­taire et irre­spon­s­able, où les pra­tiques d’as­sis­tance et l’in­fan­til­i­sa­tion s’im­posent à tous. Nous voulons donc insuf­fler à nou­veau à la société ce goût de la con­quête et de l’en­tre­prise, ce sens de l’é­mu­la­tion et de la lutte. Pour ce faire, le MNR pro­pose que les pou­voirs publics fix­ent dans tous les domaines des objec­tifs ambitieux pour que soient exaltés sans com­plexe les suc­cès et les vic­toires et que soient récom­pen­sés au grand jour les exploits, le mérite et le tal­ent. Admis­es dans le sport, la com­péti­tion et la sélec­tion doivent être rétablies dans l’en­seigne­ment, dans les arts, l’ad­min­is­tra­tion et la vie pro­fes­sion­nelle. Une nation, comme un organ­isme vivant, est soumise à la com­péti­tion et à la sélec­tion. Si nous refu­sons de régress­er, nous devons accepter l’é­mu­la­tion et la lutte.

Les devoirs autant que les droits

Pour recréer cette dynamique de civil­i­sa­tion, il fau­dra renouer avec les ver­tus tra­di­tion­nelles. L’hon­neur, le courage, le dévoue­ment, le sens du sac­ri­fice et de la fra­ter­nité, le respect de la famille, le patri­o­tisme, le civisme, le goût du tra­vail bien fait. Nous voulons que toutes ces valeurs retrou­vent en France une place émi­nente dans la hiérar­chie des références sociales, en com­mençant par celle de l’É­tat et des pou­voirs publics. Sur ce point, la notion de droit, uni­verselle­ment revendiquée, doit elle aus­si repren­dre sa juste place, qui n’est pas toute la place. Il n’est de droits pour un mem­bre de la com­mu­nauté nationale qu’as­sor­tis de devoirs envers la nation. Pour rétablir ce juste équili­bre, le MNR pré­conise donc de dévelop­per large­ment le sens des respon­s­abil­ités et de remet­tre partout en usage des mécan­ismes soci­aux qui pla­cent de nou­veau les hommes face à leurs devoirs.

Ressourcer la nation

Ain­si les valeurs qui ont fait la force et la grandeur de notre civil­i­sa­tion pour­ront-elles repren­dre en France toute leur vigueur. Cette vigueur qui a tant con­tribué au ray­on­nement de notre peu­ple et de notre nation. Aujour­d’hui, c’est donc dans les fonde­ments de notre civil­i­sa­tion que la com­mu­nauté nationale doit se ressourcer. C’est là qu’elle retrou­vera le génie de notre peu­ple et puis­era l’én­ergie néces­saire pour s’en mon­tr­er digne. Ain­si com­mence la renais­sance d’une nation.

Avec son programme « Pour que vive la France », le MNR s’affirme comme le mouvement qu’attendaient tous les Français attachés au renouveau de la France. Le MNR refuse la fatalité du déclin. Il combat pour la souveraineté et l’identité de notre nation mais aussi pour l’ordre et les libertés dans notre pays. Il défend les Français en apportant des remèdes de bon sens à tous les fléaux qui les frappent. Le MNR inscrit son action dans le cadre de la République et de ses principes. Il est attaché à la tolérance et au droit des personnes. Il veut agir avec fermeté mais avec mesure. En ce sens, il répond à tous ceux qui désespéraient de voir leurs idées ignorées par les uns ou caricaturées par les autres.

Le programme de Poitiers

Le 30 sep­tem­bre 2000, notre mou­ve­ment a adop­té à Poitiers le texte de son pro­gramme de gou­verne­ment inti­t­ulé « Pour que vive la France ». Ce faisant, il accom­plis­sait un acte majeur sans lequel une for­ma­tion poli­tique n’ex­iste pas vrai­ment. Un mou­ve­ment est en effet une com­mu­nauté d’hommes et de femmes rassem­blés par un pro­jet qu’ils pro­posent à leurs com­pa­tri­otes de réalis­er au ser­vice du bien com­mun. Cet acte fon­da­teur, le MNR l’a accom­pli alors qu’au­cune for­ma­tion de la classe poli­tique ne serait aujour­d’hui en mesure de le faire. Les par­tis actuelle­ment en lice sont en effet telle­ment dépourvus d’idées ou telle­ment divisés qu’au­cun n’est capa­ble de se dot­er d’un vrai pro­gramme et qu’au­cun ne l’a fait. Le pro­jet élaboré par le MNR prend posi­tion sur les graves prob­lèmes de notre temps et apporte des solu­tions aux dif­fi­cultés que con­nais­sent nos com­pa­tri­otes. Il affirme sans hési­ta­tion ce que nous sommes et ce que nous pro­posons. Il se situe donc aux antipodes du poli­tique­ment cor­rect, mon­trant ain­si qu’il existe une autre voie que celle imposée par l’étab­lisse­ment, une voie alter­na­tive à la pen­sée unique. En adop­tant ce pro­jet, notre mou­ve­ment s’af­firme donc comme une force poli­tique d’en­ver­gure qui a voca­tion à rassem­bler large­ment. Notre pro­gramme peut en effet recueil­lir l’assen­ti­ment d’une majorité de nos com­pa­tri­otes. Son pro­pos est de réu­nir sur l’essen­tiel. Il se trou­ve tout entier con­tenu dans cette volon­té qui est la nôtre : offrir à notre peu­ple, à nos familles et à nos enfants la pos­si­bil­ité de con­tin­uer à vivre en accord avec leur civil­i­sa­tion, per­me­t­tre à la France de pour­suiv­re sa marche en avant dans l’histoire.

Certes, de graves dan­gers obscur­cis­sent l’hori­zon mais, comme la France l’a fait en bien des occa­sions au cours de son his­toire, il est pos­si­ble aujour­d’hui d’é­carter les dan­gers, de con­jur­er les men­aces et de rétablir notre peu­ple dans la pléni­tude de ses droits. Il n’y a aucune fatal­ité à l’ef­face­ment de la France et le renou­veau est pos­si­ble. C’est tout le sens de notre com­bat. Un com­bat qui n’a rien d’un repli chau­vin et frileux der­rière nos fron­tières puisqu’il s’in­scrit dans une entre­prise européenne et mon­di­ale de défense de l’i­den­tité des peu­ples et de la diver­sité de la planète. Tel est le sens de la pre­mière par­tie de ce doc­u­ment qui insère notre pro­jet dans le monde et dans l’his­toire. La sec­onde par­tie explicite nos propo­si­tions, lesquelles doivent per­me­t­tre à la France et à l’Eu­rope de repren­dre leur essor. Quant à la troisième par­tie, elle pré­cise les mesures con­crètes qui sont les nôtres pour ren­dre pos­si­ble ce qui est néces­saire. Notre mou­ve­ment bien que jeune a déjà subi des attaques injustes. On essaye de nous faire pass­er pour ce que nous ne sommes pas ou de nous rat­tach­er à des erreurs avec lesquelles nous avons rompu. Voici l’oc­ca­sion de nous con­naître tels que nous sommes et de savoir ce que nous voulons. En lisant ce pro­gramme, vous com­pren­drez que nous sommes sim­ple­ment le souf­fle de notre peu­ple qui veut vivre et que votre place est par­mi nous.

Bruno Mégret