Communiqué du 11/03/2022

11 mars 2022

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UKRAINE* : GUERRE FRATRICIDE OU RETOUR DE LA GUERRE FROIDE ?

Le 21 févri­er, Vladimir Pou­tine recon­nais­sait les républiques auto-proclamées de Donet­sk et de Lougan­sk (Don­bass) et ordon­nait à ses troupes d’y entr­er ; enfin le 24, celles-ci fran­chis­saient la fron­tière et envahis­saient l’Ukraine.

Il va de soi que ceci con­stitue une vio­la­tion du droit inter­na­tion­al que nous ne sauri­ons approu­ver, même si ce dernier avait déjà été piét­iné à Chypre (par la Turquie), en Ser­bie (par l’Otan), en Pales­tine (par Israël), en Afghanistan, Syrie, Irak, Libye (par les USA et leurs alliés), en Arménie (par l’Azer­baïd­jan) pour ne citer que les con­flits les plus proches.

Certes, la Russie avait en 2014 annexé la Crimée, mais celle-ci avait été rat­tachée arti­fi­cielle­ment (tout comme le Don­bass) à l’Ukraine sous le régime sovié­tique ; donc il était naturel qu’elle revi­enne dans son giron. Pourquoi Pou­tine jusque-là fin stratège (Tchétchénie, Syrie, Géorgie, Kaza­khstan…) a‑t-il franchi le Rubicon ?

En 1991, la chute de l’empire sovié­tique et la dis­so­lu­tion du Pacte de Varso­vie furent vécues comme une humil­i­a­tion, d’au­tant plus que les ten­ta­tives de rap­proche­ment avec l’Oc­ci­dent furent méprisées.

En 1997, il avait été con­venu que l’Otan, sous l’égide des USA, ne s’é­tendrait pas aux portes de la Russie ; or, ce fut l’in­verse qui se pro­duisit (adhé­sions des Pays baltes, Pologne, Hon­grie, Slo­vaquie, Tchéquie, Roumanie, Bul­gar­ie), sus­ci­tant méfi­ance et peur de l’encer­clement. De plus, l’Ukraine suite à la « révo­lu­tion orange » de 2004, com­mença à s’éloign­er de la « mère-patrie », et les accords de Min­sk (2015) prévoy­ant l’au­tonomie des républiques du Don­bass et la neu­tral­ité de Kiev ne furent jamais appliqués ; au con­traire, les com­bats inces­sants con­tre les rus­so­phones firent depuis près de 15 000 morts.

Les USA et ses vas­saux européens ne ces­sant de pouss­er leur avan­tage, l’Ours russe est sor­ti de sa tanière ne pou­vant sup­port­er que Kiev berceau de la « Rous » (au Moyen-Âge) puisse pass­er à l’ennemi.

Ain­si, la guerre est sur­v­enue et ses con­séquences seront dra­ma­tiques pour le peu­ple ukrainien et les rela­tions entre Moscou et l’Eu­rope, les USA de l’é­vanes­cent Biden tirant, une fois de plus, les mar­rons du feu.

Sans doute, l’ar­mée russe vain­cra, mais le risque est grand d’une vic­toire à la Pyrrhus en cas de résis­tance acharnée. Devant cet immense gâchis, on ne peut que souhaiter la fin de ces com­bats frat­ri­cides et le retour à une paix durable. Fini, pour longtemps le rêve caressé d’un axe Paris-Berlin-Moscou sup­plan­tant celui de Wash­ing­ton-Tel-Aviv et d’une Europe de l’At­lan­tique à l’Our­al : nous ne pou­vons que déplor­er cette oppor­tu­nité his­torique manquée !

Ce con­flit a toute­fois eu le mérite de révéler la faib­lesse poli­tique et mil­i­taire de l’Eu­rope qui ne peut que pouss­er des cris d’or­fraie et brandir la men­ace de sanc­tions économiques et finan­cières qui n’ar­rêteront pas le rouleau com­presseur russe. À quelque chose mal­heur serait bon si le Vieux Con­ti­nent pre­nait enfin con­science d’une néces­sité d’un retour aux fron­tières, à la défense de notre civil­i­sa­tion con­tre l’is­lam et le grand rem­place­ment, à l’indépen­dance et à la puis­sance ; bref, à la reconquête.

Bernard Brès

* Voir à ce sujet, la bril­lante analyse de Bruno Mégret sur le site Polémia «  En Ukraine, à qui prof­ite le crime ?»

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