Mme Michu à l’Élysée
Hier soir, jeudi 5 février, le Président de la république s’est donné en spectacle d’une manière pitoyable.
Contraint de répondre à la vague d’inquiétude et de mécontentement qui submerge nos compatriotes, il est resté tel qu’en lui-même : baratineur, certes, mais surtout très creux.
Même si l’on admet que la politique a changé et que le temps des grandes allocutions est révolu, les Français attendaient de leur président des orientations claires, des décisions nettes, bref une feuille de route pour cette navigation par gros temps.
Or le chef de l’État s’est montré hésitant, surtout désireux de repousser les décisions, présentant sans grande conviction un salmigondis de mesures économiques et fiscales éparses et hypothétiques à soumettre aux syndicats à partir du 17 février.
Derrière l’orgueil, il n’y avait rien : ni force, ni créativité, ni inventivité. Juste quelques commentaires comme aurait pu les prononcer Mme Michu.
De toute évidence, les préoccupations de M. Sarkozy ne sont pas l’avenir de la France et des Français, ni même de l’Europe, mais bien plutôt, comme il l’a évoqué, la mise en place d’un gouvernement mondial et pour cela, de nous faire accepter la réintégration de la France dans l’OTAN dès avril prochain.
Or, l’homme qu’il a nommé pour mener à bien cette trahison, Bernard Kouchner, a du plomb dans l’aile et il lui a fallu ferrailler pour défendre ce personnage à l’éthique variable… Voilà ce qui préoccupe vraiment Sarkozy : ramener la France et l’Europe dans le giron atlantique et, finalement, la crise qui occupe les esprits est un paravent bien utile pour faire aboutir ce projet délétère.
Les Français sont à mille lieues de ces préoccupations. Il est vrai que lorsqu’il vous reste 80 Euros par mois pour nourrir deux enfants, on peut ne pas voir que ces enfants seront envoyés par Sarkozy en Afghanistan ou en Iran sous commandement américain. Hélas, pour nombre de nos compatriotes, les difficultés immédiates masquent des difficultés à venir autrement plus graves.