Avertissement
Ce livre a été écrit entre juillet 2014 et octobre 2015. Il s’agit d’un récit d’anticipation qui porte sur les années 2017–2022 mais qui s’enracine dans la réalité. Ce faisant il sera rattrapé par celle-ci et même dépassé par elle dès 2017.
L’auteur a donc pris le risque d’être désavoué par les événements. Mais il le prend d’autant plus facilement que, si cet ouvrage présente de l’intérêt, il ne réside pas dans la prédiction du futur mais dans l’illustration de ce qui pourrait survenir si, demain, le pouvoir échappait aux tenants du politiquement correct.
Première partie. Mai – juillet 2017
Sous les huées et les vivats
Les Champs-Élysées avaient été fermés à la circulation mais les trottoirs étaient noirs de monde. Une masse mouvante de manifestants criant des slogans et brandissant des banderoles s’étendait de part et d’autre de la chaussée, contenue par des barrières de sécurité et un impressionnant dispositif de policiers et de gendarmes mobiles. De la foule montait une clameur confuse d’où émergeaient sifflets et applaudissements. La personnalité visée par ces manifestations mêlées de fureur et de ferveur se trouvait à l’intérieur d’une voiture officielle de la République française. En ce 15 mai 2017, le président nouvellement investi effectuait la remontée solennelle et traditionnelle de la principale avenue de la capitale sous les huées de ses opposants et les acclamations de ses soutiens. Le préfet de police lui avait conseillé de ne pas sortir de l’Élysée, mais, soucieux de ne pas se soumettre à la pression des manifestants et de répondre à l’attente de ses sympathisants, le nouveau chef de l’État avait exigé le maintien de cette tradition. Par souci de sécurité, il avait néanmoins accepté de faire le parcours dans un véhicule fermé, encadré par une imposante escorte de la garde républicaine. À 15 h 30, un haut gradé de la police était venu le trouver pour tenter à nouveau de le dissuader d’effectuer cette sortie.
— Monsieur le Président, vos opposants sont agressifs et nombreux. Même si nous réussissons à vous mener jusqu’à l’Étoile, nous risquons d’avoir les pires difficultés pour vous reconduire à l’Élysée.
Le président avait refusé de céder et, à 16 heures, le convoi de voitures officielles était sorti par le portail du Coq, franchissant un cordon de manifestants menaçants retenus mollement par une compagnie de CRS. Il se dirigeait maintenant vers l’Étoile pour la brève cérémonie qui devait avoir lieu sous l’Arc de triomphe.
Celui qui était devenu le vingt-cinquième président de la République française observait par la vitre de sa voiture le spectacle changeant de la foule tantôt hostile, tantôt amicale. Lui restait calme, habité seulement d’une tension intérieure qu’il avait réussi à maîtriser et à laquelle il s’était habitué. Depuis son élection, le 7 mai dernier, toutes ses journées avaient été bouleversées, non seulement par le changement de statut qu’il venait de vivre, mais aussi par l’animosité qu’il rencontrait en chaque occasion. Sa victoire électorale avait été comme une déflagration mettant le feu aux poudres et plongeant la France en plein tumulte.
La scène médiatique s’était enflammée, consumée par les déclarations incendiaires de commentateurs et de porte-parole les plus divers, tous hostiles au nouvel élu. Les responsables des partis politiques défaits sonnaient l’alerte, déclarant à tout-va qu’ils « entraient en résistance ». Les syndicats, notamment ceux de l’enseignement, appelaient à des « grèves de protestation ». Les différents groupes de pression zélateurs de la pensée unique et autres associations prétendument humanitaires multipliaient les appels, les pétitions, les actions. La bourse prise de soubresauts erratiques affichait une baisse du CAC 40. Certains fonctionnaires et syndicats de la fonction publique se prononçaient pour « la désobéissance civique ». De nombreux responsables d’exécutifs locaux annonçaient qu’ils se constituaient en « contrepouvoirs ». Même la Commission de Bruxelles avait cru bon de préciser qu’elle allait être « d’une extrême vigilance quant au respect des principes de l’Union ». À l’évidence, les tenants du système politiquement correct en place depuis des décennies n’acceptaient pas le verdict des urnes.
Il est vrai que les résultats de l’élection présidentielle avaient pris de court l’ensemble de la classe politique et médiatique. Car, si le futur chef de l’État était arrivé en tête le 23 avril au soir, devançant le candidat de la gauche et les deux candidats rivaux de l’Union populaire, personne n’imaginait alors qu’il pourrait l’emporter au second tour face au président sortant, Robert Lebelge. Porté par le rejet de la classe politique traditionnelle ainsi que par les effets délétères des attentats islamistes et des nouvelles vagues migratoires, il avait mené une campagne particulièrement efficace qui avait convaincu les Français de sa capacité à incarner une alternative crédible face à un candidat de gauche que son bilan désastreux avait lourdement pénalisé. Depuis son succès, le futur chef de l’État, qui s’était de son côté préparé de longue date à cette éventualité, n’avait eu aucun moment de répit. Repoussant à plus tard les réjouissances et les congratulations qui suivent la victoire, il avait concentré ses efforts sur la passation de pouvoir. L’état d’hystérie dans lequel se trouvaient les anciens maîtres du pays lui avait fait craindre en effet que des manoeuvres dilatoires voire subversives ne vinssent entraver le fonctionnement normal des institutions. À cette heure pourtant, malgré la multiplication des manifestations, rien de sérieux n’avait été tenté pour l’empêcher de prendre ses fonctions.
En observant la foule massée sur son passage, le président se dit que la journée avait commencé plus calmement qu’elle ne se terminait. Le matin, il est vrai, le futur chef de l’État n’avait pas subi pour se rendre au palais présidentiel les mêmes désagréments que ceux qu’il vivait actuellement.
En réalité, il ne venait pas de loin, car depuis quarante-huit heures, il logeait secrètement à l’hôtel de Marigny, une résidence officielle située à côté de l’Élysée généralement réservée aux invités de la France. Des mots d’ordre, largement relayés par les médias, avaient été lancés par plusieurs collectifs de gauche appelant leurs sympathisants à se masser autour du palais présidentiel pour empêcher le nouvel élu d’y pénétrer. Aussi, le préfet de police avait-il fait établir un cordon de sécurité très imposant qui bouclait entièrement le quartier. Il avait toutefois jugé préférable que le futur chef de l’État se trouvât à l’intérieur du périmètre avant que les opposants ne fussent en mesure de lui en interdire l’entrée. Une précaution qui s’était révélée ‚déterminante car certains officiers de police avaient laissé les manifestants réaliser leur bouclage alors qu’ils faisaient repousser sans ménagement les soutiens du nouvel élu, pourtant venus en nombre.
En se rendant au palais, le futur président s’était efforcé à la sérénité, l’esprit empli de l’importance de la fonction qu’il allait occuper. À la vue du portail, Christophe Pardieu, son futur conseiller politique, assis à ses côtés, avait murmuré :
— Nous y sommes.
— Oui, ça commence !
Et ça avait mal commencé, car lorsque la voiture s’était arrêtée au pied du perron officiel, le nouveau président n’avait pas vu l’ancien qui aurait dû être présent pour l’accueillir. Après un coup d’oeil préoccupé à Pardieu, il était sorti de la voiture, avait monté les marches et pénétré dans le palais sans se retourner vers les journalistes massés dans la cour. Il avait été accueilli par l’ancien secrétaire général de l’Élysée qui lui avait expliqué que Robert Lebelge, le président sortant, avait quitté le palais par le portail du Coq une demi-heure plus tôt.
— Conduisez-moi dans mon bureau, avait-il déclaré d’un ton qui trahissait son mécontentement.
Normalement, une courte conversation aurait dû avoir lieu entre l’ancien et le nouveau président au cours de laquelle la tradition veut que les codes de la force de dissuasion nucléaire soient transmis de l’un à l’autre. Le futur président avait décidé d’ignorer ce manquement et s’était assis pour attendre l’heure de la cérémonie d’investiture. Peu de temps après, il avait été rejoint par Christophe Pardieu manifestement très agité. Ce quadragénaire cultivé, surdoué et caractériel était apprécié du futur chef de l’État pour son trop-plein d’idées et ses intuitions souvent fécondes.
— Les journalistes dans la cour sont déjà en train de commenter l’incident. Ils s’en donnent à cœur joie.
Le président, dont la voiture était maintenant à mi-parcours, repensait à cette première péripétie de la journée. Il se demandait ce qui avait poussé Lebelge à agir de la sorte. Avait-il refusé la rencontre en raison de ses convictions ou par peur du qu’en-dira-t-on médiatique ? Une question que le chef de l’État se posait souvent à propos de ses adversaires : quelle était chez eux la part propre à l’affirmation de leurs idées et celle liée à leur soumission au politiquement correct ? Le plus probable, se disait-il, est qu’ils alignent leurs convictions sur la pensée unique, cela leur évite les états d’âme !
Puis, repassant le fil des épreuves de la journée, le président se remémora le choc qu’il avait ressenti lorsque, une fois franchi le seuil de la Salle des fêtes du palais où devaient l’attendre les représentants des corps constitués et ses invités personnels, il avait découvert une salle à moitié vide. Les médias étaient présents en grand nombre et l’espace qui leur avait été réservé s’avérait même trop étroit mais, du côté des personnalités, il manquait au moins deux invités sur trois. Véronique Cortine, sa future conseillère spéciale, s’était approchée et lui avait glissé discrètement :
— C’est peut-être du boycott, mais c’est aussi l’action des manifestants qui empêchent les invités d’arriver sans que la police réagisse. Certains de nos amis ne sont pas là. Seuls les journalistes peuvent passer librement.
Sans faire de commentaires, le futur président s’était alors avancé et la cérémonie avait commencé. Le Grand Chancelier de l’ordre de la Légion d’honneur, qui pour sa part était bien présent, lui avait remis le grand collier de la Légion d’honneur en prononçant la formule traditionnelle : « Monsieur le Président de la République, nous vous reconnaissons comme grand maître de l’ordre national de la Légion d’honneur. »
Puis le président s’était tourné vers l’assistance, un garde républicain lui avait tendu un drapeau tricolore dont il avait saisi l’étoffe de la main gauche tout en levant la main droite et, d’une voix forte, il avait prononcé un serment. Beaucoup dans l’assistance avaient été surpris car aucune prestation de serment n’est prévue dans la procédure officielle d’investiture de la République française. Pour autant le chef de l’État avait voulu, à titre personnel, prononcer devant la nation un engagement solennel.
— Aujourd’hui investi président de la République, je m’engage à servir la France, à défendre ses intérêts, son identité et sa grandeur. Je m’engage à servir le peuple français pour assurer son bien-être, son avenir et son rayonnement. Je m’engage à exercer ma fonction sans esprit de parti, avec équité et honneur, dans le respect des institutions de la République et des valeurs de la nation ainsi que dans la fidélité à l’histoire de la France. Je déclare être libre de tout lien, de tout intérêt particulier et résolu à faire passer ma mission avant toute autre considération.
Il s’était ensuite dirigé vers le pupitre dressé au centre de la salle pour son allocution d’investiture retransmise, comme son serment, en direct par plusieurs chaînes de télévision. Il n’avait pas été long, considérant que le contenu de son projet avait été suffisamment explicité durant sa campagne électorale. Quant à la manière de le mettre en oeuvre, les termes du serment qu’il avait prononcé étaient clairs. Il avait insisté en revanche sur la nécessité pour chacun de respecter les principes de la démocratie et les règles de la République. Lui et son futur gouvernement les observeraient scrupuleusement. Il entendait que ses adversaires en fissent autant. Le peuple avait tranché et lui avait donné la légitimité pour diriger l’État et présider au destin de la nation. Il exigeait donc que sa fonction et celle des autres autorités de l’État fussent respectées. Il rappela que le pouvoir en France n’est la propriété d’aucun groupe, qu’il soit politique, idéologique ou économique. Le pouvoir appartient aux Français et c’est en leur nom qu’il allait maintenant exercer ses fonctions au service de la nation en mettant en oeuvre le projet que les Français avaient choisi. S’adressant ensuite directement à ses compatriotes, il avait déclaré :
— Que vous ayez ou non voté pour moi, je suis votre président, je serai le président de tous les Français. Après son intervention, le nouveau chef de l’État était sorti sur la terrasse du parc de l’Élysée où les honneurs militaires lui avaient été rendus par la garde républicaine. Il avait salué le drapeau, la Marseillaise avait été jouée et vingt et un coups de canon tirés depuis la place des Invalides. La cérémonie ainsi achevée, il était devenu le nouveau président de la République.
Au moment où il se remémorait cet instant décisif, le chef de l’État fut brutalement secoué sur son siège, des visages de manifestants agressifs apparurent aux portières du véhicule, pendant que des coups étaient frappés sur la carrosserie. La foule avait renversé les barrières, débordé le service d’ordre et s’était précipitée sur le cortège officiel. Après un moment de grande confusion, la voiture et son escorte réussirent à se dégager en prenant de la vitesse et en semant les agitateurs. Arrivé place Charles de Gaulle, le convoi présidentiel s’arrêta dans un espace de sécurité aménagé par les forces de police. Le chef de l’État descendit de sa voiture et se dirigea vers la tombe du Soldat inconnu. Là, sous l’étendard de la nation qui claquait au vent, il déposa une gerbe et ranima la flamme. La Marseillaise couvrit un moment le mugissement des manifestants puis, pressé par le service de sécurité, le chef de l’État fut conduit à un hélicoptère qui le ramena dans l’enceinte du palais présidentiel. C’est sur cet épisode de la journée que la presse choisit de se focaliser. « Une investiture sous les huées » titra Autonomie. « Un président contesté le jour de son investiture » surenchérit l’Univers.
Quand il rentra à l’Élysée, le chef de l’État fit appeler Didier Nortagne, le nouveau secrétaire général de la présidence, un brillant haut fonctionnaire à l’œil pétillant et à l’esprit perçant. Un ami de trente ans, l’un des rares en qui il avait une confiance totale. Ils eurent un long entretien pour évoquer la constitution de l’équipe élyséenne et la première tâche politique à venir, la nomination du gouvernement. Puis, alors que Nortagne allait se lever, le président lui lança :
— Il faut faire faire une enquête sur la manière dont la hiérarchie policière a géré cette journée !
— Oui, répondit le secrétaire général de l’Élysée, j’ai moi aussi l’impression qu’il y a eu du sabotage ou, à tout le moins, un parti pris hostile de la part de certains gradés.
— Je veux en avoir le coeur net et, si c’est bien le cas, il faut des sanctions, des mutations et une reprise en main.
Après le départ de Nortagne, le président resta un long moment dans son bureau seul, sans rien faire. Son esprit prenait enfin conscience des bouleversements qu’il venait de vivre et qui modifiaient totalement son existence. Quand il était plus jeune, le chef de l’État avait exercé une activité professionnelle comme cadre d’entreprise qui l’avait amené à créer et à diriger une société de services informatiques. Il en avait retiré des satisfactions humaines et une expérience qu’il estimait primordiales. Pour autant, c’est le combat politique pour son pays qui de tout temps avait mobilisé l’essentiel de son énergie. Une force qu’il avait orientée vers un seul but : assurer le renouveau de la France. Dès lors, toute sa vie d’adulte avait été déterminée par son engagement politique et toute sa vie publique avait été tournée vers l’objectif du pouvoir. Non pas celui que l’on exerce pour couronner une carrière, mais celui que l’on utilise pour réformer un pays. Et, aujourd’hui, assis dans le bureau du président de la République, alors qu’il avait atteint l’un des buts de sa vie, il se rendait compte avec inquiétude et exaltation qu’il ne vivait pas un aboutissement mais un commencement.
Le chef de l’État resta encore plusieurs minutes à méditer, puis il alla retrouver dans le Salon des ambassadeurs quelques proches qu’il avait invités à dîner. Certains devaient prendre des fonctions officielles, d’autres non. Tous avaient rencontré des difficultés pour franchir le cordon de manifestants hostiles qui continuaient à faire le siège de l’Élysée. Mais personne ne mentionna cette situation, chacun s’efforçant de donner à la soirée une tonalité amicale et détendue.
— J’ai constaté que vous n’avez pas accompli d’acte symbolique comme l’avaient fait vos prédécesseurs, observa Hubert Sargeaud, un chef d’entreprise de ses amis.
— Vu les circonstances, cela aurait été difficile. Mais, par ailleurs, je n’en voyais pas l’intérêt. Les gestes symboliques, voire ésotériques, de mes prédécesseurs ont été tout de suite oubliés quand ils n’ont pas été incompris. Pour ma part, je ne ressens pas le besoin d’en rajouter. Il me semble que mon élection a un sens suffisamment clair pour les Français.
Le repas se poursuivit dans la bonne humeur. Aucune affaire d’État ne fut évoquée, l’essentiel de la discussion portant sur des anecdotes de la journée ou de la campagne. Le chef de l’État raconta notamment comment il était finalement entré en possession des codes de la force de frappe. Le président du Sénat, Georges Nardac, et le chef d’état-major des armées, le général Paul Breton, s’étaient présentés à lui dans son bureau :
— Monsieur le Président, comme le président Lebelge est parti ce matin avant votre arrivée, il a transmis les codes nucléaires à monsieur Nardac qui doit maintenant vous les remettre, avait expliqué le général.
— Eh bien, heureusement qu’il n’y a pas eu de guerre ce matin, avait déclaré le chef de l’État en souriant, puis, se tournant vers le président du Sénat :
— Quelle mouche a piqué Lebelge, un grand républicain comme lui !
« Nardac a rougi comme un collégien ! » conclut le président au milieu des rires.
La conversation se poursuivit ensuite sur des thèmes plus anodins.
— Au fait, lui demanda Sylvie Boileau, une de ses proches, quand tout sera calmé, allez-vous résider à l’Élysée ou continuer, comme certains de vos prédécesseurs, à habiter chez vous ?
— Cette fonction n’est pas un métier comme un autre. Je ne me vois pas aller au travail tous les matins et repartir le soir. C’est peut-être excessif de le dire mais j’ai le sentiment de ne plus m’appartenir comme auparavant.
— Sans compter les problèmes de sécurité qui resteront quoi qu’il arrive une préoccupation permanente, observa Didier Nortagne, également présent au repas.
— Nous allons nous installer ici, mon épouse et moi. J’ai aussi demandé que l’on remette à notre disposition le fort de Brégançon pour pouvoir nous évader de temps à autre.
— Et la première dame ?
— Il n’y aura pas de « première dame ». Nous ne sommes pas aux États-Unis où c’est pratiquement un couple qui se présente au suffrage des électeurs. J’entends renouer avec la pratique des premiers présidents de la Ve République. D’ailleurs, Elisabeth partage avec moi cette façon de voir et ni elle ni moi ne l’imaginons se lançant tout à coup dans de bonnes oeuvres médiatisées. Ce caractère ostentatoire de la charité nous paraît à la fois hypocrite et ridicule. Elle ne restera pas en permanence dans ces murs. Je crois qu’elle fera le va-et-vient entre l’Élysée et notre domicile. Je veux la préserver le plus possible.