Université d’été 2010, Saintes (17) – 03/09/10 – Discours de Jean-Claude Philipot – Thème : « Les Violences »
Introduction
24 mars 1999, l’OTAN lance une « guerre humanitaire », guerre illégale, désapprouvée par le Conseil de sécurité de l’ONU. Bernard Kouchner en est un des principaux instigateurs. Cette guerre est destinée à prévenir ce qui a été qualifié très intentionnellement « d’épuration ethnique ».
Les bombes pleuvent sur Belgrade puis sur les troupes serbes au Kosovo…
9 juin 1999, le Président Milošević est contraint de signer la paix sur la base du retrait des forces gouvernementales yougoslaves, du déploiement d’une force internationale(1), de la démilitarisation de l’UCK, du retour des réfugiés sous l’égide du Haut Commissariat des Nations-Unis pour les Réfugiés (HCR) et de l’autonomie du Kosovo. 200 000 Kosovars, majoritairement Serbes, mais aussi Croates, Tziganes…et même quelques Albanais » modérés » décident alors de quitter le Kosovo en laissant tous leurs biens. Les Albanais du Kosovo serbe deviennent encore plus majoritaires.…
Comment en est-on arrivé là ?
Les Serbes du Kosovo sont progressivement devenus minoritaires sur le territoire sur lequel ils sont installés depuis le VI ième siècle.
Quand le basculement est-il intervenu ? À la suite de la défaite de Kosovo Polje ou Champ des Merles en 1389 et de l’invasion du territoire par les Ottomans, malgré les vagues d’émigrations successives causées par des siècles d’humiliation, d’enlèvement d’enfants pour en faire des janissaires et de massacres, les Serbes restent, de sources turques, incontestablement majoritaires jusqu’à la fin du XIXième siècle.
Le changement de population s’est poursuivi et très rapidement accentué au XXième siècle :
- durant la deuxième guerre mondiale dans l’environnement général de la collaboration active des Bosniaques et des Albanais avec le régime nazi allemand et fasciste italien(2) ;
- après la deuxième guerre mondiale sous l’influence de Tito et du pouvoir communiste qui décréta illégal le retour des réfugiés serbes au Kosovo et favorisa les Albanais du Kosovo en espérant faire entrer l’Albanie dans la Yougoslavie.
Dans les décennies de l’après-guerre des centaines d’immigrés illégaux quittent l’Albanie sous le jour d’un régime stalinien. Fuyant le pays plongé dans la misère, ils s’installent au Kosovo. Alexandre DEL VALLE nous indique(3) que la population serbe du Kosovo est alors tombée à 23,55% en 1961 puis à 18, 35% en 1971 à la suite de l’arrivée d’allogènes, du taux de fécondité des Albanais (8 enfants par femme) mais aussi des violences conduites contre les Serbes et des exodes qui s’en suivent. Un statut d’autonomie est alors accordé en 1974. la politique de terreur des Albanais du Kosovo et de l’UCK provoque le départ de près de 220 000 Serbes entre 1968 et 1989. Les Albanais forment alors entre 75 et 80% de la population et il y a alors environ 13% de Serbes au Kosovo.
En moins d’un siècle, les Serbes du Kosovo sont devenus une toute petite minorité ethnique dans leur pays.
L’environnement du drame du Kosovo: l’effritement de la Fédération yougoslave dans l’environnement du » grand jeu » états-uniens, de la chute de l’URSS et de la montée de l’islam conquérant.
Environnement international
La chute du Bloc de l’est, entre celle du mur de Berlin (le 9 novembre 1989) et la disparition de l’URSS le 21 décembre 1991, puis la période de flottement qui a suivi dans la CEI permettent aux États-Unis de mettre en oeuvre le » grand jeu » anglo-saxon. Celui mené par l’Angleterre au congrès de Berlin avec, in fine, un traité signé le 13 juillet 1878 révisant le traité de San Stéfano signé en mars de la même année, jugé trop dur vis à vis de l’Empire Ottoman, trop favorable aux Russes. Celui du géostratège MACKINDER, visant à positionner l’Angleterre dans les Balkans, à morceler l’Europe de l’Est et à prévenir toute formation d’une entente continentale.
Dans le même temps, les mouvances les plus convaincues et actives du monde islamique, appuyées par des états musulmans enrichis par les ressources pétrolières ainsi que par la Turquie(4), dont l’objectif est de retrouver la place perdue au XIX e et XX ième siècle, travaillent à l’extension de l’islam.
Les États-Unis, choisissant leur seul intérêt géostratégique et le privilégiant sur l’intérêt civilisationnel, favorisent alors les musulmans bosniaques et les Albanais: ils affaiblissent l’Europe et lui font prendre, via l’OTAN, des positions qui la dressent contre la Russie, traditionnel alliée des Slaves du sud.
Rappel chronologique
En 1989, Slobodan Milošević, élu Président de la République et qui avait pris conscience du sort réservé aux Serbes au Kosovo, supprime le statut de province autonome: Kosovo et Voïvodine redeviennent simples provinces. La situation aurait pu ne pas empirer si la Fédération n’avait, pas par ailleurs, dû affronter d’autres épreuves la conduisant à la dislocation:
1990 : Premières élections libres dans chaque république :
victoire de Milošević en Serbie ;
victoire des indépendantistes en Croatie et en Slovénie ;
3 partis nationalistes en tête en Bosnie-Herzégovine (celui des musulmans avec Alija Izetbegović, celui des séparatistes croates et celui des Serbes de Radovan Karadžić).
1991 : Soutenus par l’étranger – notamment par l’Allemagne – Slovénie et Croatie déclarent leur indépendance. L’armée fédérale intervient. En 11 jours l’affaire est apaisée en Slovénie.
1991–1995 :
- guerre en Croatie. Les Croates ne représentent que la moitié de la population mais Franjo Tuđman veut créer une grande Croatie. La guerre se termine après bien des atrocités mutuelles. Près de 200 000 Serbes sont expulsés sans que les pays européens ne réagissent ;
- guerre en Bosnie-Herzégovine. Les Accords de Dayton font de la Bosnie-Herzégovine un état fédéral (une Fédération croato-musulmane et une République serbe de Bosnie) et décident de l’indépendance des états de Bosnie. Grâce aux États-Unis, un état fédéral bosniaque, avec un président islamiste qui a notamment reçu de l’aide de Téhéran, vient d’être créé.
La fin du Kosovo serbe
L’UCK (Armée de Libération du Kosovo) profite de la situation internationale et du mouvement d’éclatement de la Yougoslavie pour accentuer ses attaques sur la population civile serbe et la police et lancer en 1998 une vaste opération qui lui fait prendre possession du tiers du territoire. Le gouvernement yougoslave décide d’intervenir militairement et reprend le terrain, mais des combats sporadiques subsistent. La situation est alors classique de la guerre révolutionnaire: attentats contre des civils et des forces de l’ordre (faire régner la terreur et provoquer des actions de répression); contre-guérilla des forces gouvernementales essayant de mettre hors d’état de nuire les combattants adverses.
16 octobre 1998, signature d’un cessez-le-feu (Accords Holbrooke-Milošević). le Président Slobodan Milošević accepte l’envoi au Kosovo d’une Mission de vérification internationale (observateurs de l’OSCE(5)). Celle-ci est confiée à William Walker qui avait dans le passé servi en Amérique latine dans la CIA puis dans la DIA…
Les Serbes s’efforceront de respecter ce cessez-le-feu mais seront obligés de réagir face aux ruptures de l’accord par l’UCK, plus difficiles à déceler, s’agissant d’attentats terroristes, que celles éventuellement imputables aux forces gouvernementales.
Le 16 janvier 1999, l’UCK, avec l’aide des Américains(6), maquille en crime contre les habitants de Raçak (village au sud de Pristina) les morts qu’elle a eus la veille lors d’un accrochage avec les troupes yougoslaves (37 selon l’OSCE et 45 selon l’UCK). Le gouvernement autoproclamé des Albanais du Kosovo les présente comme des victimes civiles et crie au massacre. Le maquillage de Raçak est à rapprocher de celui mis en oeuvre par les services spéciaux et de communication états-uniens pour légitimer la première guerre contre l’Irak (affaire des couveuses du Koweit), la seconde guerre contre l’Irak (pseudo existence d’armes de destruction massive…). Les États-Unis sont habitués à ces montages. Ces manipulations ne datent pas de cette fin du XX ième siècle.
Février et Mars 1999 : Durant le mois de février 1999 a lieu, à l’instigation des États-Unis, la rencontre de Rambouillet (Serbes, Albanais, mais aussi le groupe dit de « contact » avec la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne , l’Italie et la Russie). Cette rencontre se poursuit par la conférence de Paris le 15 mars avec des propositions inacceptables pour Belgrade (retrait des troupes yougoslaves, forces étrangères sur le sol serbe et référendum sur l’indépendance du Kosovo).
C’est alors l’agression de l’OTAN le 24 mars 1999, l’exode de populations entières qui fuient les bombardements. Le Président Milošević est obligé de signer la paix le 9 juin, avec retrait des forces gouvernementales (yougoslaves) et de la police serbe, déploiement d’une force et l’exode pour 200 000 Serbes.
Bernard Kouchner est nommé administrateur du Kosovo. Des centaines d’églises orthodoxes et de villages sont brûlés en quelques jours. A noter la destruction systématique des églises: effacer toute trace de marque serbe: le Kosovo ne doit pas avoir été une terre serbe. Détruire les marques historiques qui témoignent le contraire est un moyen d’effacer l’histoire, de la nier, de la reconstruire, comme cet homme nouveau désincarné des Lumières ou des régimes communistes.
Nouvelle vague de violence en 2004 où les églises non encore détruites sont brûlées alors même qu’elles sont théoriquement sous la protection de la KFOR.
Ce schéma, celui d’une province d’un état indépendant où les habitants historiques deviennent minoritaires, celui d’un État cherchant à maintenir l’unité territoriale, puis contraint de renoncer à exercer son autorité et à accepter au mieux la partition et au pire la mise en tutelle de tout le territoire après intervention internationale ; celui d’une population autochtone, devenue minoritaire chez elle, contrainte soit de tout quitter pour échapper aux actes de violence de la nouvelle majorité ethnique soit de se défendre par les armes, peut-il se dérouler en France ?
La situation de la France, notamment au regard de l’implantation massive de populations allogènes de culture non européenne concomitante à la désagrégation de l’État, rend possible une guerre civile (I). Plusieurs schémas sont possibles (II).
I) Le communautarisme conjugué à la désagrégation de l’État comme bombe à retardement
1.1) Les deux types de communautarisation de notre pays
Combien y‑a-t-il d’immigrés en France? Le sujet est tabou et les organismes dépendant de l’État prennent bien soin de camoufler la vérité en refusant un recensement et une approche ethniques et civilisationnelles, et en préférant la notion » d’étrangers « , d’autant plus avantageuse pour les hommes au pouvoir que notre législation permet une acquisition de la nationalité très facile. Nous sommes ici au niveau de la castration de la pensée, celui de la Novlangue prédit en 1948 par Georges ORWELL, de la désinformation décrite par Vladimir Volkoff (7) Arnaud-Aaron Upinsky (8) ou par la fondation Polémia (9).
Dans son étude Le coût réel de l’immigration en France(10) Jean-Paul Gourévitch évalue le nombre des immigrés à environ 7 700 000 au premier janvier 2009 dont 5 800 0000 issus du continent africain(11), 300 000 de la Turquie et de Balkans, et entre 300 et 600 000 Asiatiques, et à peine entre 700 000 et 1 000 000 d’origine européenne. L’OCDE donnait le chiffre de 8.47276521 pour la même période. Depuis, la situation a empiré: les entrées régulières se poursuivent (plus de 100 000 par an) ainsi que les entrées irrégulières, facilitées par une conjonction de plusieurs lobbies. Ces immigrés, notamment clandestins, viennent tirer vers le bas les salaires et gréver considérablement les finances publiques(12) sans que le citoyen en soit conscient.
Cette implantation, parce que massive et concomitante à l” individualisme, à l” acculturation identitaire des autochtones et au dépérissement de l’État, ne permet pas aux nouveaux arrivants de s’identifier au pays qui les accueille. Ils se regroupent alors par ethnies et reconstituent les clans de leurs pays d’origine parfois même sur le modèle géographique de la communauté immédiate d’habitation qui était le leur.
Mais cette parcellisation de l’espace communautaire peut aussi disparaître sans pour autant permettre de retrouver l’unité nationale. Ce phénomène nouveau, qui est appelé à s’accentuer, est le résultat direct du grand retour de l’islam avec:
- une sanctuarisation du monde organisant la distinction entre, un domaine de l’islam (Dar-al-islam), assimilé au Domaine de la paix (Dar-al-saalam) et au Domaine de la guerre (Dar-al-harb) qui s’identifie au Domaine de l’impiété (Dar-al-Kufr);
- la dissolution de toute idée de nation et de solidarité nationale dans l’appartenance à la communauté des croyants, à l’oumma, transcendant nations, états et ethnies.
On est dès lors en présence de deux communautarismes:
Le premier dissout la nation en la parcellisant et nie l’État pour ne reconnaître que de nouvelles féodalités (communautarisme ethnique et géographique non religieux);
le second dissout la nation et nie l’État en les dépassant (communautarisme islamique).
Ces deux communautarismes représentent de véritables bombes à retardement. Le second est cependant appelé à prendre la première place dans les 10 ans à venir au regard de la progression actuelle de l’islam sous l’effet du prosélytisme très actif des musulmans, des soutiens financiers considérables qui sont les leurs, de la réponse en matière d’identité qu’il apporte aux peuples allogènes en recherche d’un lien communautaire, de son attitude de rejet de l” Occident tant en ce qui concerne son socle civilisationnel initial que son matérialisme et consommeurisme actuel.
1.2) La désagrégation de l’État
L’État, dont la notion n’est pas née en 1789 mais probablement sous Charles V au XIV siècle, est l’instrument de la vie la sociale permettant notamment de vivre selon un » état de droit « . Sa tâche, selon la définition de Carl SCHMITT dans son étude La notion de politique est » de faire régner la tranquillité et l’ordre « (13) et peut l’emmener » …lorsque la situation est critique, et tant qu’il subsiste comme unité politique, à définir de son propre chef l’ennemi du dedans, l’ennemi public « (14). Il le fait alors selon la spécificité du politique qui est, selon l’auteur, de distinguer l’ami de l’ennemi.
Cet État, à la fois organe de fonctionnement des institutions et autorité politique légitime qui en assure la direction, ne remplit plus entièrement sa fonction dans notre pays où existent de véritables zones de non droit aux mains de bandes ethniques et se garde dans un même temps d’avouer son impuissance. Loin de faire régner la tranquillité et l’ordre sur tout le territoire dont il a la charge, loin même de désigner l’ennemi intérieur à l’origine d’une situation, il ne fait au mieux que des imprécations électoralistes à la veille d’échéances électorales. On est alors dans un processus de désagrégation de l’État dont l’action tend plus à essayer de défendre la légitimé qui est la sienne dans un processus d’auto-conservation , alors même que cette légitimité cesse de plus en plus d’exister au regard de ses propres manquements. On est ainsi dans une situation complexe avec une légitimité institutionnelle, démocratique bien réelle, fondée sur l’origine du pouvoir au regard des normes en vigueur, et une légitimé fonctionnelle, de la praxis qui se dissout jusqu’à pouvoir disparaître totalement un jour.
La France d’aujourd’hui, avec des quartiers entiers où les représentants de l’État ne peuvent pénétrer en tenue sans risque d’agression mais où des lois dites anti-racistes interdisent de privilégier le citoyen sur l’étranger et permettent de poursuivre jusqu’au discours lui-même, s’enfonce de plus en plus dans cette situation.
Une France où par exemple des émeutes ont lieu à La Villeneuve, quartier de Grenoble peuplé d’allogènes avec antenne de la mairie incendié, après la mort, le 16 juillet 2010 d’un braqueur multirécidiviste, Karim Boudoula à la suite d’un échange de tirs avec des policiers (dont l’un a été blessé), où des menaces de mort contre les policiers sont alors proférées et où surtout trois policiers sont mutés pour raison de sécurité, est bien dans une situation de pré-guerre civile.
Cet État, après avoir fait passer des lois tendant à inverser les valeurs et l’ordre en place depuis 2000 ans au moyen des médias qui font l’opinion, commence par ailleurs maintenant à faire, s’agissant des actions non légalisables (incendies de voiture par exemple), comme si les libertés prises avec le lois étaient des droits de facto (15) : quand on n’a plus la volonté de faire respecter la loi on minimise la gravité des actes. C’est ainsi que le site du Figaro rapporte que » Soucieux de « mettre fin à cette tradition malsaine consistant à valoriser, chaque année à la même époque, des actes criminels « , Brice Hortefeux a décidé de ne plus communiquer aucun chiffre de voitures brûlées pour la nuit du 13 au 14 juillet 2010. Il est vrai que lorsque l’on constate que plus de 35 000 voitures sont brûlées chaque année(16), soit on met hors d’état de nuire le bandes ethniques et on donne des éléments sur les résultats de ces actions, soit on décide de ne plus communiquer de chiffres ou de réduire la communication, certes pour ne pas faire de publicité aux auteurs de ces actes, mais surtout pour essayer de cacher à la population la situation de la France et le choix fait par le gouvernement de ne rien entreprendre qui pourrait entraîner un affrontement ethnique.
Dans cette phase, qui précède la désagrégation de l’État, sauf sursaut vital, le paraître prime sur l’être, la gesticulation médiatique sur l’action curative, la régulation de la liberté individuelle de ceux qui respectent la loi sur la restauration de l’ordre effectif par tous les citoyens. L’État met ainsi en place un dispositif technique et humain de plus en plus considérable pour contrôler la vitesse, » fliquer » tous les manquements, accentue les textes limitant pour le citoyen l’achat d’armes de défense ou de chasse, mais se garde bien de réduire les zones de non droit où des stocks considérables d’armes de guerre existent.
1.3) La communautarisation conjuguée à la désagrégation de l’État comme bombe à retardement, déclencheur d’une guerre civile
La communautarisation d’un pays est par essence la fin de son unité. Celle-ci pourrait être enrayée par un État fort, volontaire, animé de la volonté de lutter pour l’unité nationale. Pourrait-il pour autant intégrer les masses allogènes entrées sur notre sol? Non, sauf à changer la nature de notre nation et d’en faire naître une, fondée sur le métissage généralisé mais probablement sans âme.
En présence d’un État faible avec les » forts « , et simplement fort pour ne pas dire tyrannique avec les honnêtes gens respectueux de la loi, la communautarisation par parcellisation des communautés et plus encore par création d’une communauté des croyants, accentue le phénomène de désagrégation nationale et de désagrégation de l’État. On est alors dans une situation de pré-guerre civile.
II) LES SCHÉMAS DE GUERRE CIVILE POSSIBLES EN FRANCE VERS 2030.
2.1) Les données communes aux différents schémas
L’islam est devenu la première religion de France en matière de pratique (9 000 000 de musulmans pratiquants contre 2 800 000 catholiques)(17), même si elle ne se classe pas en premier comme religion déclarée (33 200 000 de catholiques déclarés contre 9 000 000 de musulmans déclarés). Les fondamentalistes musulmans sont maîtres des banlieues, mais imposent également leur coutumes dans de nombreux centres urbains.
Comme les seigneurs de la guerre afghane, qui ont fait de l’Afghanistan, sous la complicité bienveillante et intéressée de la CIA, le premier producteur d’héroïne entre 1981 et 2010 avec 92% de la production mondiale, les réseaux islamistes ont trouvé dans la drogue une manne complémentaire locale à celle transmise par des pays arabes du Golfe. Elle leur permet des aides humanitaires leur facilitant les actions de prosélytisme, de faciliter le pèlerinage des fidèles à la Mecque (un des cinq piliers de l’islam), de disposer de tous les moyens matériels pour faire avancer leur religion dans la population, de distribuer des subsides aux femmes acceptant de porter le voile intégral et d’acheter des armes.
Les activistes fondamentalistes représentent au moins 1% de la population musulmane(18). Plus de 90 000 personnes sont dès lors déjà acquises à leurs idées, mais ils bénéficient d’un réservoir de partisans considérable qui se révèlera dès le déclenchement d’hostilité.
Le communautarisme non religieux n’existe plus: les immigrés ont très majoritairement embrassé la religion musulmane qui leur permet de se démarquer d’un pays qui, a leurs yeux, a pillé le continent africain. C’est là, par ailleurs, l’explication rassurante pour le retard de leurs pays d’origine en matière de développement et qui leur permet de ne pas se demander davantage les raisons pour lesquelles le continent africain et l’Arabie n’ont quasiment pas participé au grand mouvement des découvertes scientifiques. Les Arabes, qui pourraient seuls prétendre avoir apporté quelque chose selon les fables répandues en milieu immigrationniste et antinational, n’ont ainsi, au mieux, que récupéré sans valeur ajouté quelques textes de la Grèce antique(19), en en stérilisant la démarche intellectuelle sous l’effet de l’islam et en agissant en simples prédateurs selon la pratique bédouine.
Qu’elles soient incultes ou lettrées, les populations allogènes(20) introduites depuis les années 1970 vivent globalement cette haine de la France, des Français et plus généralement de l’Occident (des « croisés ») , haine qui constitue comme un des éléments majeurs de leur propre identité.
Dans les différents cas de figure décrits ci-après, l’État dispose d’une police et d’une armée où une partie de ses membres se réclament de religion musulmane et refusent de mener des actions contre leurs frères.
Par ailleurs, le conflit se déroule selon le schéma général de la guerre révolutionnaire, telle qu’on la connaît depuis les années 1950 :
- des actions de partisans qui montent en puissance avec des pressions sur les populations dont le basculement à la cause est recherché ;
- des agressions sauvages contre l’ennemi institutionnel et la population qui le suit visant à provoquer des actions de répression aveugle contre la population de l’ethnie au pouvoir ou de celle des partisans. Cette guerre, comme le souligne Carl Schmitt dans l’étude précitée suppose que les partisans soient soutenus par une puissance extérieure (armes et munitions, moyens de transmission, moyens humains et matériels en matière de santé,…)(21).
Par ailleurs, une aide extérieure aux partisans allogènes mais aussi aux éventuels partisans nationaux est à la fois nécessaire aux combattants mais aussi probable, la guerre civile en France étant alors le lieu des affrontements internationaux.
Dans les différents schémas le risque majeur serait qu’une grande puissance (États-Unis), une organisation de défense (OTAN) ou l’ONU décide d’intervenir dans un premier temps de façon discrète, puis ouvertement pour appuyer d’éventuels partisans islamiques. L’exemple yougoslave, notamment analysé par Alexandre DEL VALLE dans les deux ouvrages précités, doit être médité. Le risque est réel et s’inscrirait dans la continuité des choix déjà faits par Washington: celui d’une Europe affaiblie, sans lien de solidarité avec la Russie, d’une Europe acculturée intégrant la Turquie, et devenue majoritairement musulmane.
2.2) Les différents schémas de déclenchement :
2.1.1) Déclenchement de la guerre civile à la suite d’un incident ayant dégénéré de zone de non droit (schéma 1)
Un » jeune » (lire adolescent ou jeune homme d’origine étrangère), poursuivi par des policiers à la suite d’un délit, est renversé accidentellement par une voiture. Bien que l’automobiliste ne soit pas directement responsable (le » jeune » s’est quasiment précipité contre la voiture en traversant brusquement la route), bien que les forces de l’ordre aient manifesté plus que la rigueur nécessaire contre le conducteur au regard de l’ethnie de la victime, la banlieue » flambe « .
Tout dégénère alors sous l’action d’un des deux phénomènes suivants :
- refus d’intervention des pompiers d” intervenir sans protection de la police; la police intervient mais, soit rompt avec le passéisme des années antérieures, décide d’aller plus loin que le simple maintien à distance des incendiaires, soit une de ses unités, prise dans une embuscade décide de le faire ;
- intervention des autochtones regroupés en groupes d’auto-défense armés de fusils de chasse et d’armes de poing possédées légalement à titre sportif(22).
Les fondamentalistes musulmans décident alors que l’heure du Djihad a sonné. Dans ce schéma, l’embrasement peut par ailleurs, être provoqué par un acte délibéré. L’histoire est riche de montages de ce type, qu’ils soient organisés par le pouvoir ou par une des factions opposées.
2.13) Déclenchement de la guerre civile par ressaisissement de l’État (schéma 2)
Le pouvoir exécutif, non encore aux mains des immigrés(23), décide d’intervenir pour faire régner l’état de droit. Il choisit d’entrer dans les zones interdites et de saisir les stocks d’armes.
Des bandes organisées décident d’interdire aux forces de l’ordre de le faire. C’est l’affrontement qui nécessite l’intervention de l’armée.
2.1.4) Déclenchement de la guerre civile par les fondamentalistes en réaction à une décision du gouvernement d’intervenir dans une action extérieure contre un pays musulman (schéma 3)
Au nom de la solidarité des membres de l’OTAN, et afin d’exercer une place clé dans l’organisation, le gouvernement a décidé de suivre les États-Unis dans une intervention extérieure armée quelque part sur un territoire musulman où Washington a quelque intérêt géostratégique notamment en matière économique.
Les mouvements fondamentalistes de France décident de soutenir le pays frère par des actions armées sur le territoire national.
2.1.5) Déclenchement de la guerre civile par l’action initiale de fondamentalistes (schéma 4)
Dans cette situation, la guerre civile a été longuement préparée. Elle intervient dans le cadre d’une préparation internationale initiale. Ce processus est cependant progressif.
2.1.6) Déclenchement de la guerre civile par des partisans autochtones à la suite de l’arrivée au pouvoir des mouvements islamiques (schéma 5)
Dans cette situation, qui semble improbable, les partisans sont dans une situation particulièrement difficile, pour ne pas dire désespérée, très proche de celle décrite par Carl SCHMITT en ce qui concerne le général SALAN et l’OAS: les partisans doivent faire face à deux fronts (celui des forces adverses, mais dans un même temps celui de l’État). Une victoire des partisans autochtones ne serait dès lors possible que sous la condition d’un engagement fort à leur côté de la population, par retournement d’opinion, et d’un soutien international particulièrement effectif.
Conclusion
Il n’est nullement extravagant d’envisager le » spectre d’une guerre civile en France « . La guerre suppose l’existence d’adversaires suffisamment organisés pour que la violence cesse d’appartenir à la sphère privée pour passer à celle de groupes d’intérêt. Elle n’est plus le monopole des cités de l’Antiquité puis des états. A ce titre, elle n’est plus encadrée comme par le passé par l’Eglise (cf. St Thomas d’AQUIN définissant ce qui est une guerre juste), mais peut aussi déchirer un pays dans le cadre d’une guerre civile selon les divers exemples que l’histoire nous fournis.
Le désagrégation de la puissance publique, notamment au XXème siècle, fait se multiplier ce type de guerres, que celles-ci soient menées par des mafias, des mouvements dits de » libération » a but ethnique national et/ou révolutionnaire, voire des sectes agissant dans des fins de régénération sociale (attentat de la secte Aum en 1995 dans le métro de Tokyo), selon la qualification d’ENYO dans l’ouvrage précité.
Ces guerres ne sont plus alors régulées par des forces morales mais au contraire se fondent sur la terreur, sur des attentats contre des groupes de population à la fois pour exercer sur elle un mouvement de panique capable de les inciter à s’expatrier (guerre à composante ethnique) de les maintenir dans la non opposition, ou de leur faire haïr moins les auteurs des attentats que les forces d’occupation d’un territoire au regard des mesures de contre terrorisme (contraintes de circulation, voire répression à l’aveugle dans la population). On est alors dans une guerre totale dont le mécanisme a fait l’objet de nombreuses études(24). Ce type de guerre suppose cependant un appui international fort. En l’occurrence, l’enjeu du conflit étant l’islamisation de la société dans le cadre d’un nouveau Djihad, des appuis extérieurs puissants ne manqueront pas de se manifester en soutien d’éventuels combattants d’ALLAH, risquant même d’arriver à une internationalisation du conflit.
Ce type de menace ne pèse cependant pas sur notre seul pays, mais concerne les différents pays européens sur lesquels des peuples allogènes à composante musulmane majoritaire se sont installés massivement. Le risque est alors au niveau européen. Un conflit de ce type a une probabilité plus grande dans notre pays ou en Grande-Bretagne qu’en Allemagne ou en Autriche, mais aucun pays européen n’en est à l’abri.
Cette menace est internationale, et notamment effective sur le continent européen, mais cette internationalisation du risque qui en augmente la probabilité n’est cependant pas obligatoirement un point négatif: au regard même du facteur international dans une guerre civile de ce type, il peut être positif que la menace ne pèse pas sur notre seul pays si une prise de conscience européenne des enjeux se réalise et qu’une réaction de lâcheté et de renoncement général n’est pas la réponse au déclenchement d’un conflit de ce type dans un des pays d’Europe; dans le cas contraire, ce serait une catastrophe civilisationnelle, car toute situation de neutralité dans un conflit entre des allogènes et un État serait traduite comme signe de faiblesse qui ne manquerait pas de se retourner contre son auteur dans une logique psychologique et historique des peuples africains ou arabes du mépris du faible et du culte de la force et de la violence.
La sensibilisation au risque de guerre civile, mais aussi à l’enjeu civilisationnel en cause dès maintenant est donc essentielle. L’opposition à l’invasion ethnique et à l’islamisation a intérêt de se faire au niveau du continent européen par une coopération des partis et si possible des gouvernements qui y sont opposés. Elle doit passer par une coopération avec tous les autres pays attachés à ce combat, notamment:
avec la Russie, de civilisation européenne et qui lui permettra par ailleurs d’acquérir une indépendance énergétique vis ‑à ‑vis des pays musulmans et de se libérer de la tutelle des États-Unis;
mais aussi probablement avec la Chine.
À nous, en attendant, d’éveiller la conscience de nos citoyens à travers des actions de communication innovantes adaptées aux limites matérielles qui sont les nôtres et un travail d’insertion de la problématique d’une guerre civile possible dans le champ de l’international. Si en effet la menace concerne d’abord notre pays, celle-ci s’inscrit plus globalement dans le cadre des risques engendrés par la renaissance de l’islam et de la politique d’ingérence menée aujourd’hui par les États-Unis et l’Otan.
Face à cette politique d’ingérence, qui pourrait demain être menée par l’ONU si Washington ne pouvait plus intervenir directement ou devait choisir des interventions plus discrètes(25), la coopération avec les partis qui, à l’étranger notamment en Europe, luttent pour préserver leur identité nationale et civilisationnelle est indispensable. C’est tout le sens de la participation en Allemagne d’Annick Martin à de grandes manifestations contre l’islamisation, de la présence d’Hilde de Lobel du Vlaams Belang et de Tim Rait du British National Party.
Notes
- Conditions américaines adoucies sous la pression des Russes et des Chinois (ONU et pas OTAN).
- 100 000 Serbes chassés du Kosovo par les Albanais, alliés aux forces de l’Axe, au moins 10 000 sont assassinés; dans le même temps explique Alexandre Del Valle, 75 000 Albanais sont installés au Kosovo dans le cadre de la politique mise en œuvre par Rome de création d’une Grande Albanie
- Guerre contre l’Europe. Bosnie-Kosovo-Tchétchénie… Éditions Des Syrtes, Paris, 2000, 431 p.
- Alliée des États-Unis et appuyée par Washington notamment dans son jeu international d’entrée dans l’Europe.
- Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe.
- Alexandre Del Valle Islamisme et État-Unis. Une alliance contre l’Europe, (p. 263–264). Éditions L’Age d’Homme, Lausanne, 1999, 360 p.
- Petite histoire de la désinformation. Du cheval de Troie à Internet. Éditions du Rocher, Monaco,1998, 291p.
- La tête coupée. Le secret du pouvoir. Éditions Le Bec, 1998, 526 p.
- Dictionnaire de la novlangue, suivi de La Bataille du vocabulaire. Polémia, 72 p.
- Les monographie de Contribuables associés, n° 23, mars 2010 (p 10 et 11) 96 p.
- Soit 3 400 000 du Maghreb et 2 400 000 d’Afrique sub saharienne.
- Jean-Paul Gourevitch évalue à 36, 4 milliards d’Euros le coût annuel des immigrés (dépenses- recettes).
- La notion de politique. Théorie du partisan (p 85). Éditions Flamarion, Paris, 2009, 323 p.
- Ibidem, p.86
- Anatomie d’un désastre. L’occident, islam et la guerre au XXIième siècle (p. 295). Éditions Denoël, Paris, 2009, 425p.
- En 2009 : 39 887 (+ 11,9% par rapport à 2009) selon le Bulletin de l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales. Criminalité et délinquance en 2009. Les faits constatés par les services de police et de gendarmerie (p.8) de janvier 2010, 53p.
- 64% des Français se déclaraient catholiques selon une enquête de l’IFOP publiée dans le Monde le 15 août 2009; on ramène ici le pourcentage à 50%. Selon cette même enquête 4,5% seulement pratiquaient le dimanche. Leur nombre est ramené à 3%.
- Le chiffre de 1% a été avancé pour ce qui est de la Grande – Bretagne (cf. ouvrage d’ENYO précité, p. 249. Il est repris ici, mais semble minorer considérablement le phénomène.
- On se réfèrera pour le mécanisme psychologique et la connaissance du milieu à l’excellent ouvrage d’ENYO Anatomie d’un désastre. L’occident, l’Islam et la guerre du XXième siècle. Éditions Denoël, Paris, 2009, 425 p. et pour la problématique générale de la fable des connaissances de l’antiquité grecque à l’étude de Sylvain Gouguenheim, Aristote au mont St Michel. Les racines grecques de l’Europe chrétienne. Éditions du Seuil, Paris, 2008, 280 p.
- Dans une approche civilisationnelle dépassant la seule implantation sur le territoire national depuis une génération.
- « Combattant irrégulier, le partisan dépend toujours en quelque façon de l’aide que lui apporte une Puissance régulière », in La notion du politique. Théorie du partisan, Théorie du Partisan, p. 282.
- Ce type de réaction était redouté par le pouvoir lors des émeutes du dernier trimestre 2005.
- Soit après l’arrivée au pouvoir des nationaux qui depuis le début de l’immigration extra-européenne de masse essayent d’alerter l’opinion, soit après la prise de conscience par les dirigeants des partis responsables de la situation des choix mortifères passés et la décision d’agir avec fermeté au mieux dans l’intérêt de la France, et a minima pour qu’une opposition nationale ne les remplace.
- On se réfèrera très utilement, bien que son analyse doive être évidemment actualisée, à l’ouvrage du colonel Gabriel BONNET « les guerres insurrectionnelles et révolutionnaires de l’antiquité à nos jours ». Éditions Payot, Paris, 1958, 287p.
- Interventions « sous mandat » ou à travers une force ONU où elle assurerait l’essentiel des effectifs.