Congrès du Parti de la France : intervention d’Annick Martin

8 novembre 2009

Temps de lecture : 3 minutes

Villepreux (Congrès du Parti de la France) – 08/11/09 – Discours de Annick Martin

Chers amis,

Je tiens à vous dire com­bi­en j’ai été touchée par votre invi­ta­tion à votre congrès.

L’avenir de notre famille politique

À cette occa­sion, je veux vous faire part, au-delà de mes vœux de réus­site, de la façon dont je vois l’avenir pour notre famille politique.

Le par­ti sovié­toïde a fait son temps.

En effet, nous avons l’habi­tude de nous plain­dre et de regret­ter le frac­tion­nement en dif­férents par­tis, en mou­ve­ments asso­ci­at­ifs, en clubs de pen­sée, de tout ceux que par com­mod­ité de lan­gage on regroupe sous le terme de « famille nationale ».

Cette diver­sité a tou­jours été vécue comme un hand­i­cap, et con­traire­ment à la gauche, nous n’avons pas su l’ex­ploiter. Pen­dant plusieurs décen­nies, la droite nationale s’est pliée, pas tou­jours de plein gré, mais dans un souci d’ef­fi­cac­ité respectable, à une organ­i­sa­tion pyra­mi­dale, calquée sur l’or­gan­i­sa­tion des par­tis com­mu­nistes européens, à la dif­férence près qu’à sa tête, rég­nait sans partage, une per­son­nal­ité qui s’é­tait imposée, il faut le recon­naître, par son charisme.

Cette con­cep­tion de l’or­gan­i­sa­tion poli­tique a fait son temps. Son suc­cès dépen­dant essen­tielle­ment de son  » leader « , elle prête le flanc aux dérives, au favoritisme, au népo­tisme. Avec les con­séquences inéluctables :

  • perte de vue des objec­tifs poli­tiques réels,
  • perte de con­tact avec la réal­ité con­crète du terrain,
  • car­riérisme, intérêt du par­ti devenu une entre­prise au ser­vice d’elle-même – ou plutôt de cer­tains de ses dirigeants – avant d’être au ser­vice de l’in­térêt général, bref un par­ti comme les autres, alors que les gens venaient vers nous juste­ment parce qu’ils nous espéraient différents…

Peu à peu, même les élé­ments les plus courageux, les plus mod­estes, les plus fidèles, les plus loy­aux se sont lassés. À force d’hu­mil­i­a­tion, de mépris des plus méri­tants et de la con­fis­ca­tion injus­ti­fiée des déci­sions, petit à petit, par vagues suc­ces­sives, les meilleurs ont donc jeté l’éponge.

Une nouvelle conception de l’organisation politique

Aujour­d’hui, chers amis, chers cama­rades, avec Carl, vous fondez le Par­ti de la France. Cette déci­sion dif­fi­cile, vous l’avez prise en con­science. Vous pou­vez en être fiers.

Avec d’autres mou­ve­ments, vous allez pou­voir revenir aux sources de votre com­bat poli­tique, et par­ticiper à la con­struc­tion d’une force nou­velle plus en phase avec notre temps.

Il n’est pas ques­tion bien sûr de recon­stituer un bloc mono­lithique qui ne tient aucun compte de la richesse et des nuances de penser de la droite nationale. Au con­traire, à mon sens, il faut exploiter cette diver­sité, afin que cha­cun puisse y trou­ver sa place.

Au sein de ce kaléi­do­scope, cer­tains mou­ve­ments sont plus attachés à la défense de l’i­den­tité nationale, d’autres ont une con­science européenne plus dévelop­pée, d’autres sont très attachés à la défense de l’i­den­tité régionale.

Et puis, tout sim­ple­ment, il y a le fait qu’on ait plus ou moins d’atomes crochus avec tel ou tel respon­s­able qui appar­tient à telle ou telle formation.

Cha­cun doit pou­voir choisir le groupe auquel il préfère appartenir ou militer.

De par son his­toire per­son­nelle, de par son par­cours poli­tique, de par ses con­vic­tions philosophiques ou religieuses, on choisira le Par­ti de la France, et c’est ce que vous avez fait aujour­d’hui, le Mou­ve­ment nation­al répub­li­cain que j’ai l’hon­neur de représen­ter, ou la nou­velle droite pop­u­laire représen­tée par Robert Spiel­er, et peut-être demain une autre formation.

Mais quelles que soient nos préférences, et par­fois, avouons-le nos marottes, un ciment com­mun nous lie, qui est bien plus fort que nos par­tic­u­lar­ismes : c’est le com­bat con­tre l’idéolo­gie mon­di­al­iste, cette ver­sion cap­i­tal­iste du com­mu­nisme. Cette con­vic­tion, cette arma­ture poli­tique, cette colonne vertébrale, elle est puis­sam­ment ancrée en nous. Et con­traire­ment à d’autres, nous ne lais­sons pas appâter par les sun­lights au point de renon­cer à nos con­vic­tions pro­fondes pour un plat de lentilles télévisuelles…

C’est pourquoi, quel que soit le chemin que nous emprun­tions, les uns et les autres, nous avons voca­tion à tra­vailler ensem­ble, solide­ment et loyale­ment, afin de nous dévelop­per, d’ex­is­ter dans le paysage poli­tique et de peser, enfin, sur le des­tin de la France.

Nous saurons faire ce que la droite nationale n’a jamais su ou voulu faire : agir groupés pour être effi­caces, sans pour cela renon­cer à nos iden­tités respec­tives. Il y a suff­isam­ment de ter­ri­toires et de domaines à recon­quérir pour ne pas per­dre notre temps et notre énergie dans de minables querelles intestines.

Chers amis du Par­ti de la France, vous pou­vez compter sur le MNR pour être un allié loy­al et amical.

Vous venez de quit­ter le passé, bien­v­enue dans l’avenir !

Annick Mar­tin

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